La grenade et le suppositoire

Le talent !

4/5 Réseau Regain.

.----. Écrire un billet quotidien dans un journal n’est pas un exercice simple car il est des jours où l’actualité fait relâche. Heureusement, quand on a le talent de Jean Dutourd, le sujet le plus insipide permet de donner une chronique pétillante d’intelligence. Fleur du journalisme, la chronique est un art qui tient du lancer de la grenade et de l’introduction du suppositoire. Dans les deux cas, il faut bien viser, pour unmaximum d’effet. .--. ********. .--. Le présent ouvrage est un florilège de texte que l’académicien a fait paraître dans France Soir de 1975 à 1978. Nous nous remémorons ainsi des événements politiques parfois tragiques (l'enlèvement d’Aldo Moro) de procès célèbres, comme celui de Pierre Goldman que l’écrivain défendit courageusement. Des noms apparaissent, pour certains oubliés aujourd’hui comme les ministres Haby et de Guirangau. Le 3 mai 1976, le billetiste prédisait l’armée de métier qui n’était pas encore d’actualité. Quelques jours plus tôt, il rappelait que les États-Unis d’Amérique ne furent pas tout au long du XIXème siècle les amis de la France et que le président Grant félicita même Bismark lors de la défaite de Sedan. De l’élection de Jimmy Carter au scandale Loockeed, c’est une page d’Histoire qui défile sous nos yeux pour notre plus grand plaisir, Jean Dutourd étant tout à la fois le La Bruyère de notre temps et l’un des plus grands orfèvres de la langue française. Beaucoup d’articles finissent par faire une petite oeuvre en marge de la grande. [ Notes de lectures de Georges Leroy - juin 2008 ]