Enfin ! Un livre dont je rêvais, que je souhaitais, que j'attendais. Il vient nous sortir de la "paranoïa" de la "pensée unique". Il se dégage de l'ouvrage un air de vérité, soucieuse de "considération, respect, justice", qui pose avec compétence et courage le problème tel qu'il doit être posé.
Que faire ? Se résigner à une situation qui nous échappe ? L'auteur nous indique quelques pistes et, en tout premier lieu, la nécessité de mieux connaître l'autre, sa langue, sa culture, sa religion, son histoire, ses guerres, ses Ecritures, ses interprétations, l'esprit centripète de l'islam pour qui évoluer veut dire revenir au centre, au fondement historique de la tradition.
Nécessité de comprendre l'islam tel qu'il est et non pas un islam rêvé, prendre ses distances par rapport à des poncifs comme les fils d'Abraham, les religions du Livre, les trois monothéismes, l'islam tolérant, les dhimmis...
Et que l'on cesse de faire l'amalgame entre les immigrés venus de l'Europe et ceux venus de l'islam. Ceux-là partageaient la culture occidentale et n'ont eu aucun mal à se couler dans la population française et à s'y assimiler. Les immigrés de l'islam sont étrangers à la culture occidentale et à la francité pour lesquelles ils ont une aversion viscérale. Ce qui rend impensable l'idée d'une assimilation culturelle.
Antoine Moussali cm Nouvelle Revue d'Histoire, novembre-décembre 2002