La crise de l'Education Nationale révèle aujourd'hui les limites de l'organisation par l'Etat républicain des écoles, collèges, lycées et universités. Mais cette crise est-elle le fruit d'une infidélité à l'esprit des pères fondateurs du système scolaire français, ou l'aboutissement de principes idéologiques et politiques surgis après la destruction en France de l'enseignement traditionnel confessionnel et décentralisé ?
La formation des maîtres, l'établissement des programmes et des méthodes pédagogiques ne sont-ils pas confisqués par les tenants syndicaux d'une nomenclature savamment cooptée ?
L'abrutissement des nouvelles générations, le développement de l'illettrisme, l'échec scolaire et l'inaptitude du système à préparer à la vie professionnelle le doivent-ils aux principes de l'Ecole mixte laïque, gratuite et obligatoire qui régissent l'instruction publique, en particulier depuis Jules Ferry ?
La longue expérience d'Yves Morel en milieu éducatif et académique nourrit cette réflexion sans langue de bois sur les origines, les acteurs et les enjeux des perversions multiformes du mammouth républicain.
Yves Morel, docteur ès lettres (Histoire, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris) titulaire d'un DEA de Sciences de l'Education, a enseigné en lycée, puis a travaillé dans divers services académiques de documentation. Outre sa thèse (Charles Seignobos face à ses contradicteurs, Presses universitaires du Septentrion, 1997), il est l'auteur d'une histoire du CRDP de Lyon (50 ans d'histoire du système éducatif français. Le CRDP de Lyon, 1955-2005), d'un ouvrage sur la crise de l'institution scolaire (L'idéal scolaire français. De l'utopie à l'entropie, Bellier, 2007), d'une histoire du radicalisme (Histoire et avenir du radicalisme en France, Virgule Consult, 2009) et d'articles d'histoire politique et sociale française et étrangère dans diverses revues.