Nous ne pouvons que saluer la parution aux éditions Omnia Veritas de pas moins de dix ouvrages de l’auteur britannique John Coleman (enfin traduits en français). Nous déplorons bien entendu le «?guénonisme?» acharné de cette maison d’édition qui, à l’instar des éditions Ethos, affichent un penchant prononcé pour toute forme d’ésotérisme «?traditionaliste?» plus ou moins ridicule. Néanmoins, elle aura le mérite de proposer dans son catalogue des auteurs excellents tels qu’Alexandre Lebreton, Nesta Webster, Eustace Mullins, Anthony Sutton et dernièrement donc, cet ancien membre de l’lntelligence Service très bien renseigné, véritable pionnier dans l’étude de la subversion mondialiste, et qui aura passé sa vie à dénoncer la conspiration luciférienne contre les peuples ainsi que sa mise en esclavage. Ses excellents ouvrages, notamment son étude sur l’institut Tavistock (véritable matrice du contrôle des foules) compléteront à merveille ceux de Pierre Virion, Jacques Bordiot, William Guy Carr ou Pierre de Villemarest sur le sujet. Des ouvrages de référence vivement recommandés à tous ceux qui s’intéressent sérieusement au-dessous des cartes.Cet ouvrage constitue une très bonne étude d’un sujet assez peu connu : le socialisme fabien et le rôle absolument décisif que cette redoutable force subversive aura joué dans la destruction des nations au cours du XXe siècle. En effet, tandis que le communisme léniniste puis stalinien broyait tout sur son passage à coups de meurtres de masse, le socialisme fabien lui, opta pour une tactique autrement plus subtile en appliquant le programme du Manifeste communiste de 1848, mais comme l’explique John Coleman, «?de manière plus élégante et moins abrasive?» en appliquant une politique de recrutement élitiste et une tactique de dissimulation poussée, telle une véritable société secrète. On apprendra que parmi ses plus fameux représentants se trouvaient le fasciste hitlérien Oswald Mosley, le grand écrivain de tendance communiste Jack London, ou encore l’ancien directeur de la FED, Paul Volcker. On notera le rôle important que joua le Britannique d’origine juive Harold Laski au sein de cette Société fabienne et l’influence incroyable qu’il exerça auprès d’hommes illustres tels que Franklin Roosevelt ou encore H.G. Wells. On y découvre également l’accent mis sur l’éducation via le pédagogue John Dewey et l’élaboration de systèmes «?d’apprentissage?» visant à créer des générations entières d’abrutis incapables de penser correctement, ou encore la destruction de l’économie nationale américaine par le New Deal et le libre-échange, tous d’inspirations socialistes fabiennes. Pour finir on retiendra, une fois n’étant guère coutume, la prépondérance de l’élément judaïque et son rôle décisif au sein de ce mouvement autrement plus vicieux et influent que le communisme (nous pensons à Louis Brandeis, Felix Frankfurter, Bernard Baruch et surtout Walter Lippman), mais encore les liens étroits qui unissaient le socialisme fabien et la société théosophique crée par l’occultiste Helena Blavatsky.On reprochera néanmoins à l’auteur (qui est protestant) une foi assez naïve en un œcuménisme chrétien selon nous improbable, ou encore sa confiance inébranlable dans la Constitution américaine et dans les pères fondateurs, dont l’héritage aurait été «?trahit?» par leurs successeurs, ce qui est tout relatif...I. C., dans Lectures Françaises n° 795-796 (juillet-août 2023)