Qu'on ne s'étonne point de voir le P. Eudes réunir dans un seul ouvrage la dévotion au saint Coeur de Marie et la dévotion à son saint Nom. Pour lui ces deux dévotions allaient ensemble. Il aimait à bénir le Nom de Marie en même temps que son Coeur, comme le montre le Benedictum sit, qui a pour objet la glorification de l'un et de l'autre. Il n'était pas le premier, du reste, à rapprocher ces deux dévotions.
En 1650, le Vénérable réédita son livre à Caen, chez Pierre Poisson. En tête de ses Offices, le P. Eudes avait placé un "discours" de soixante pages sur la dévotion au saint Coeur de Marie : Il en montrait l'origine et le fondement, en déterminait l'objet, et indiquait les moyens de la pratiquer. Ce discours est en somme un petit traité de la dévotion au Saint Coeur de Marie, et bien qu'il soit très court, c'est encore, croyons-nous, l'un des meilleurs que nous ayons. On y retrouve les qualités maîtresses que le pieux auteur portait dans les travaux du même genre : sa précision, sa netteté, sa simplicité, et aussi sa science si sûre et sa piété si ardente.
Le Vénérable recommande ensuite, dans une note de deux pages, la dévotion au Saint Nom de Marie.
Puis viennent les deux Offices.
À la suite des Offices, on trouve six approbations nouvelles délivrées au P. Eudes par l'archevêque de Bourges, et les évêques de Soissons, de Noyon, de Lisieux, d'Évreux et de Coutances, et une attestation du docteur du Tour, chanoine et archidiacre de Soissons.
On trouve également, à la suite de l'Ave Cor sanctissimum, une seconde Salutation au saint Coeur de Marie que le Vénérable emprunte à l'Antidotarium animoe de Nicolas du Saussay, et qu'il fait suivre d'une paraphrase de quinze pages du lyrisme le plus ardent. "Entre les pages sorties de la plume du P. Eudes, dit le P. Boulay, il n'en est pas, à notre avis, de plus suaves, de plus tendres, de plus délicieusement passionnées, qu'on nous passe ce mot, pour la Mère de belle dilection."
L'ouvrage se termine par huit Litanies pour le jour et l'octave de la fête du Saint Coeur de Marie. L'auteur les a tirées, comme ses deux Offices, des Livres saints, des écrits des Pères et des Écrivains ecclésiastiques les plus recommandables par leur science et leur piété.