On ment à longueur de journée dans les médias et les écoles.
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.----. Ce pavé est un ouvrage collectif qui rassemble les études de nombreux historiens et universitaires renommés : Jean-Christian Petitfils, Jean Tulard, Jacques Godechot, Jean-Paul Clément, Guillaume de Bertier de Sauvigny, Yves Chiron, et j’en passe…
La large perspective dans laquelle s’inscrit l’ouvrage — et dans laquelle il serait facile de piocher les sujets et les informations qui intéresseraient plus particulièrement —, permet de découvrir de nombreux aspects de la Contre-Révolution, de sa chronologie, de ses acteurs et de sa pensée. Elle permet aussi de découvrir divers auteurs sur les différents sujets.
On appréciera notamment le chapitre sur les Restaurations légitimes (1814-1815), trop méconnues et pourtant si instructives, l’analyse de la pensée d’Edmund Burke, éclipsé chez nous par la figure du grand Joseph de Maistre, ou encore les descriptions des milieux de l’émigration et des soulèvements contre-révolutionnaires (assez méconnus) du Sud-Ouest et du Sud-Est, mais aussi des tentatives d’arrêt de la Révolution en amont de la proclamation de la République, avant que l’irréparable ne soit commis. À la fin du livre, on trouvera de plus une chronologie et un dictionnaire biographique très pratiques, permettant à quiconque de resituer rapidement tel personnage ou telle succession de faits.
La pensée contre-révolutionnaire et l’histoire de la Contre-Révolution sont fondamentales pour comprendre les tourments de la France contemporaine qui, justement, ne parvient pas à sortir de sa parenthèse révolutionnaire :
« D’un côté la fidélité à la tradition, de l’autre l’affirmation de l’idée de progrès ; d’une part, le pessimisme qu’engendre la notion de péché originel ; de l’autre, l’optimise né de la croyance en la bonté humaine ; pour un camp les devoirs des hommes, pour l’autre les droits de l’homme. »[1]
Ainsi Jean Tulard introduit-il le livre. Nous ne le suivrons pas sur le soi-disant « pessimisme » qu’engendrerait le péché originel — qui n’est qu’une constatation, confirmée par la Révélation, de notre nature déchue, une vision réaliste, mais qui n’implique aucun pessimisme, au contraire, surtout depuis l’avènement de Notre Seigneur Jésus-Christ, depuis sa Rédemption et l’institution des sacrements —, mais nous le suivrons volontiers sur le reste.
N’oublions surtout jamais la phrase définitive de Joseph de Maistre :
« Enfin, c’est ici la grande vérité dont les Français ne sauraient trop se pénétrer : le rétablissement de la monarchie, qu’on appelle contre-révolution, ne sera point une révolution contraire, mais le contraire de la révolution. » (Considérations sur la France, Chapitre X).
Il faut, pour ce faire, connaître l’histoire de nos devanciers pour ne pas répéter leurs erreurs, pour hériter de leur force, de leur détermination et de leurs saines convictions, pour prendre exemple sur leurs succès et, tout simplement, pour connaître la réalité d’une époque sur laquelle on ment à longueur de journée dans les médias et les écoles.
[ Signé : Rémi Martin le 30 avril 2021 ]
[1] Jean Tulard (dir.), La Contre-Révolution, CNRS éditions, Paris, 2013 (1990), p. 9.
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