« Il faut le rappeler énergiquement, disait saint Pie X, dans ces temps d'anarchie sociale et intellectuelle, où chacun se pose en docteur et en législateur, on ne bâtira pas la cité autrement que Dieu ne l'a bâtie ; non, la civilisation n'est plus à inventer... »
Certes, mais il ne suffit pas d'invoquer Dieu pour que la Cité tienne debout. Il ne suffit pas de proclamer que le système mondialiste nous conduit au chaos... Il faut encore connaître les bases naturelles et traditionnelles sans lesquelles aucune cité ne peut s'édifier. Et il faut, de plus, avoir soin de respecter ces lois qui gouvernent la nature.
C'est pour nous encourager au travail, et faciliter cette tâche, que l'abbé François Chazal a voulu mettre à la disposition du public "La Cité Oubliée" qui est un véritable "Manuel de civilisation" pour construire une Cité heureuse.
Ce Manuel de survie politique donne à la fois les principes théoriques et leurs conséquences pratiques.
Un simple regard sur la table des matières suffira pour s'apercevoir qu'aucun problème de société n'a été négligé ou écarté :
Sociétés et forme politique. Corps intermédiaires. Démocratie. Ploutocratie et règne des média. Autorité et bien commun. Église et Droits de Dieu. Abus de l'État. Séparation des pouvoirs. Guerre et ennemis intérieurs de la cité. Peine capitale. Port d'armes. Soulèvement et sédition. Subversion. Contre-révolution. Censure. Capital. Prêt à intérêt. Juste crédit. Fisc. Marché et but du commerce. Biens de consommation. Épargne, assurance et Bourse. Question sociale. Juste salaire. Industrialisation. Petits métiers. École. Civisme. Femmes...
Tout ce qu'il faut savoir pour comprendre et agir se trouve réuni en une merveilleuse synthèse unissant à la fois la Philosophie d'Aristote et l'Evangile de Jésus-Christ, à la fois l'ordre naturel et l'ordre surnaturel. Le tout étant illustré par l'inégalable KonK.
Sur les fleuves de Babylone, nous nous sommes assis, en nous souvenant de toi, O Jérusalem. Et malheur à moi si je t'oublie, dit plus loin le Psalmiste.
Nous aurons moins de chance d'oublier la Cité telle que Dieu la souhaite, si nous connaissons mieux son mode d'organisation, les détails de son fonctionnement interne et surtout le but auquel elle propose à chacun de ses membres de parvenir : un royaume éternel et universel, un royaume de vérité et de vie, un royaume de sainteté et de grâce ; un royaume de justice, d'amour et de paix.
Ces qualités devraient suffire pour rendre la Cité Catholique d'autrefois aimable et inoubliable. Ce n'est cependant pas ce que l'on constate dans les faits. Pourquoi ?
Il est nécessaire d'expliquer en quoi consiste précisément la bonté de cet ordre politique. Il faut aussi chercher à faire connaître avec plus de profondeur ses soutènements naturels et divins.
Il ne suffit pas de dire que le Christ est roi, de même qu'il ne suffit pas d'avoir le règne de Dieu sur ses lèvres, comme le font tous ceux qui récitent le Notre Père, pour que Dieu règne dans la Cité.
Beaucoup de bons catholiques ont compris cela ; et en dépit de l'anarchie intellectuelle programmée, j'espère faciliter leur tâche en défragmentant la richesse des anciens et leur propre expérience présente, dans la Cité de l'homme égocentriste.
Je ne sais pas exactement comment arrivera le renversement inévitable de la Révolution.
Je ne veux pas non plus passer mon temps à regarder stérilement comment Sodome brûle.
Je veux simplement faire comprendre et aimer un règne de paix oublié par les hommes.