Par un enfant du pays !
5/5 Plaisir de Lire .
.----. Nourrie de faits, de témoignages cités, cette étude irréfutable (Le génocide franco-français, la Vendée vengée ) se complète par une enquête au microscope, La chapelle basse mer, village vendéen, comme seul pouvait la mener un enfant du pays, "chair de la chaire d'une petite patrie pantelante", sur la trace de ses ancêtres martyrs .
S'ouvrant sur l'Ancien Régime, présentant les années de persécution, se poursuivant, ce qui est plus rare et fort opportun, sur la kyrielle des conséquences aux XIX et XXème siècle : " La municipalité, c'est la légalité ", " L'Eglise, c'est la légitimité " et la lutte Eglise-Etat, donnant toujours la parole au document vivant, l'auteur narre la gente locale de ce village martyr, saisissant raccourci du drame qui étreignit la chair de Vendée et entretint la foi des Vendéens au cours de leur martyr, horrible de massacres, admirable de dévouements.
" Petit village, lourd bilan, terrible histoire " du déchaînement révolutionnaire et de son impie cortège d'atrocités . [ Extrait d'une présentation de 6 livres de l'auteur dans " Plaisir de Lire " , numéro 89 , septembre 1991 ]
Impression d'ensemble excellente !
4/5 Plaisir de Lire .
.----.En 266 pages, Reynald Secher nous fait revivre un drame, celui vécu par des prêtres et des paysans au moment même et après la Révolution . Juriste et historien de formation, mais aussi enfant du pays, l'auteur a saisi, cerné et compris ce drame, et montre comment des laïcs fidèles à la Foi catholique, et des prêtres aussi, ont résisté à ceux qui voulaient organiser la société sans Dieu, comment ces laïcs et ces prêtres ont fini par accepter de guerre lasse les cadres institutionnels de la République ; Secher a prouvé par là-même que si la municipalité, c'est la légalité, l'Eglise, c'est la légitimité .
Cet ouvrage, issu d'une thèse de doctorat de 3e cycle, a valeur de document précis et soigné, mais aussi le défaut d'être trop précis, et de ce fait, de lecture difficile . Par ailleurs, des maladresses de style (omnipuissance pour omnipotence, par contre pour en revanche...), ternissent quelque peu un ouvrage bien écrit .
Néanmoins, l'impression d'ensemble est excellente, et les passionnés des guerres de Vendée seront enthousiasmés par ce livre écrit sans grand parti-pris . A lire et à faire lire, mais par des connaisseurs . [ " Plaisir de Lire " , numéro 73 , Rentrée 1986 ]
Une documentation impressionnante
3/5 Bibliothèque de combat
.----. Élève du professeur Jean Meyer, un malgré-nous qui avait réussi à s’enfuir de l’armée allemande pour se réfugier chez les Soviétiques, puis les Américains, donc un chercheur extrêmement sensible aux silences de l’Histoire, Reynald Sécher commence son travail par un carottage sur son village natal : La Chapelle Basse-Mer.
Contrairement aux discours universitaires qui expliquaient qu’on ne pouvait travailler sur ce thème faute d’archives, il découvre une documentation impressionnante tant publique que privée et une mémoire populaire relativement intacte.
Grâce à ce travail de fond, il découvre deux faits majeurs. Si les Chapelains, nom des habitants, sont favorables dans un premier temps à la Révolution, comme l’ensemble des Français d’ailleurs, ils s’en détournent rapidement en raison des lois liberticides et confiscatoires prises notamment à l’encontre de l’Eglise et de ses membres.
Le second fait est lié à la répression tant au niveau humain que matériel : plus de 850 personnes sont massacrées (80% sont des femmes, des enfants et des vieillards), sur un population de 3250, 360 maisons sont détruites sur un capital immobilier de 962, ce qui correspond à 51% de la valeur totale. (…)
Pour mener à terme son travail, Reynald Secher va s’appuyer exclusivement sur les archives, notamment celles des militaires en charge de ces opérations et celles des politiques locaux et nationaux déposées au sein des archives publiques.
Grâce à ses méthodes rigoureuses, il réussit à évaluer le nombre des disparus sur l’ensemble du territoire. Les chiffres parlent d’eux-mêmes puisque sur une population évaluée à 815 000 habitants sous l’Ancien Régime, au minimum 117 257 Vendéens ont disparu, soit plus de 14%.
En données absolues, le Maine-et-Loire est le département le plus touché avec 44 107 habitants en moins ; ensuite vient la Vendée avec 30 711 habitants, puis la Loire-Atlantique avec 26 897 et les Deux-Sèvres avec 15 542.
En pourcentage, le Maine-et-Loire perd plus de 20% de sa population, les Deux-Sèvres plus de 15%, la Loire-Atlantique 13% et la Vendée, du moins la partie concernée, plus de 14%.
Grâce aux registres clandestins rédigés par une centaine de prêtres réfractaires, Reynald Sécher démontre que les massacres de masse des femmes, des enfants et des vieillards sont systématiques puisqu’on les retrouve à travers tout le territoire de la Vendée militaire. (…)
Reynald Sécher réussit à évaluer le nombre de maisons détruites et les pourcentages par rapport à l’habitat existant. Pour le sud de la Loire Atlantique (76 communes), le nord-ouest des Deux-Sèvres (70 communes) et le nord-est de la Vendée (38 communes), 10 309 maisons incendiées, au minimum, ont été recensées sur un capital immobilier de 56 760 maisons, soit 18,16% de destruction. [ Sylvain des Rochettes – Civitas – décembre 2015 ]