"On ne rit pas de l'Art Contemporain ! Le public le sait bien. Cela ne se fait pas. On passerait pour un beauf, ou pire : pour un nazi ! Depuis plus de trente ans, on est respectueux de l'AC, on est plein de componction, d'admiration ébahie. On s'incline devant sa haute moralité politique, sa "mission critique", son dérangement salvateur. Nicole Esterolle a le talent insigne de démêler les sacs de noeuds sémantiques, en deux temps, trois mouvements, et hop on a tout compris ! Et quand on a compris, on rit ! Fi donc les complexes d'infériorité, les sentiments de culpabilité ! Vive la roborative rigolade !" écrit Aude de Kerros dans la préface de ce livre. Mais le comble de l'hilarant avec ce présent livre, c'est que son auteure, qui se dit viscéralement de gauche, va automatiquement, comme tous ceux qui osent dénoncer la toxicité et le ridicule de cet art, être accusée, selon la formule consacrée "de faire le jeu de l'extrême-droite" et se voir jeter à la face toute la liste des noms d'oiseaux habituels : ringarde, démagogique, réactionnaire, pétainiste, nauséabonde, populiste, poujadiste, frontiste, lepéniste, fasciste, nazie, etc., par ceux-là mêmes qui sont les alliés objectifs de l'extrême-droite. Il s'avère cependant que cet amalgame simpliste devient de moins en moins opératoire pour disqualifier les critiques de plus en plus nombreuses envers le produit de cette incestueuse collusion entre la ploutocratie financière internationale et la culturocratie institutionnelle française. Ce livre, plein d'informations rares et précises, arrive donc à point nommé pour parachever la levée de l'omerta sur cette anomalie historique qu'est l'art dit contemporain et pour favoriser l'indispensable un retour au sens élémentaire et au droit commun, dans un domaine ou Père Ubu était devenu le roi, entouré de ses innombrables théologiens et bouffons du financial-art.