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La 317e section

Référence : 17913
1 avis
Date de parution : 8 avril 2004
EAN 13 : 9782221102336
Nb de pages : 240
20.50
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Description
La 317e Section, c'est le cheminement opiniâtre d'une colonne sous le ciel gris de la mousson, en Indochine, en 1953. C'est la lutte mortelle de quarante et un soldats laotiens et de quatre Européens contre la jungle, la pluie, les moustiques, les sangsues, la chaleur, le froid, la fièvre et le Viêt-minh. C'est l'usure et le désespoir des hommes, la joie brève, l'agonie des blessés, la survie ou la mort.  
La 317e Section, c'est aussi l'un des plus beaux récits jamais écrits sur la guerre d'Indochine, avant d'être porté à l'écran par Pierre Schoendoerffer lui-même, avec Jacques Perrin et Bruno Crémer (primé au Festival de Cannes 1965). 
Né en 1928, Pierre Schoendoerffer a débuté sa carrière comme cinéaste aux Armées en Indochine, en 1951. Fait prisonnier à l'issue de la bataille de Diên Biên Phu, il est libéré en septembre 1954. Il mènera désormais une double carrière de cinéaste et d'écrivain. Outre La 317e Section, il est l'auteur de trois romans : L'Adieu au roi (prix Interallié), puis Le Crabe-Tambour (grand prix du roman de l'Académie Française) et Là-haut. Côté cinéma, c'est d'abord La 317e Section qui lui a valu sa notoriété, puis Le Crabe-tambour et L'Honneur d'un capitaine, entre autres. Pierre Schoendoerffer est aujourd'hui membre de l'Académie des beaux-arts.
TitreLa 317e section
Auteur SCHOENDOERFFER (Pierre)
ÉditeurROBERT LAFFONT (EDITIONS)
Date de parution8 avril 2004
Nb de pages240
EAN 139782221102336
PrésentationBroché
Épaisseur (en mm)20
Largeur (en mm)136
Hauteur (en mm)217
Poids (en Kg)0.30
Critique du libraire
Roman. Réimpression de l´édition de 1963. Le grand roman de la guerre d´Indochine dont il a été tiré un film qui fut un immense succès.
Les avis clients
Sur le DVD /
5/5 https://www.jesuisfrancais.blog/
.----. La 317e section de Pierre Schœndœrffer (1965). La guerre en vérité. Comme les choses sont bizarres et les clivages moins simples qu’on ne croit ! La 317e section, qui peut passer pour un film exaltant, schématiquement, des valeurs de droite (courage physique, vertu du sacrifice, dépassement de soi, sens de la discipline et de la hiérarchie) a été coproduit par Georges de Beauregard et photographié par Raoul Coutard, l’un et l’autre figures emblématiques, chacun dans sa partie, de ce que fut la Nouvelle vague, qu’on se figure habituellement comme de gauche. Mais rien n’est simple… C’est évidemment le meilleur film qui se puisse sur la guerre lointaine de l’Indochine, cette nouvelle guerre perdue par la France, après la déroute de 40 et l’illusion de 45, guerre incomprise et mal supportée par des métropolitains qui songeaient avant tout à profiter de la prospérité retrouvée, à l’aube des Trente glorieuses, guerre menée au bout du monde par quelques officiers idéalistes et quelques soldats de fortune courageux jusqu’à la folie et amoureux d’un étrange pays… Le meilleur film sur la guerre d’Indochine, davantage que Dien Bien Phu, du même Pierre Schœndœrffer, extrêmement fascinant, mais trop entrecoupé de lyrisme amer. La 317e section commence d’ailleurs au lendemain du désastre, le 7 mai 1954, mais ne s’attarde pas un instant sur le panorama politique ou historique de la défaite. Ce qui fait la force du film, c’est sa noire dureté mais aussi l’acuité étouffante du récit, la vérité sèche et tendue des rapports humains, le courage sans ostentation de ce groupe d’hommes lancé dans la retraite au milieu de la jungle hostile, des partisans vietcongs, des populations inquiètes ou complices… Pas un iota de sentimentalisme, pas l’ombre d’un jugement : c’est l’exactitude froide du reportage, sans état d’âme et sans justifications. Force du film qui a atteint sa cible et profondément impressionné les spectateurs, au delà des positions politiques violemment antagonistes que l’on pouvait alors avoir sur les guerres d’Asie. Car on n’imagine pas bien, aujourd’hui, combien la péninsule indochinoise a cristallisé de passions et de haines civiles : celles des dockers communistes de Marseille qui insultaient les troupes embarquées et sabotaient leur matériel ou celles des parachutistes désespérés par l’humiliation qui fourniront ensuite des troupes faciles pour les combats perdus de l’O.A.S. Et ça a continué, jusqu’en 1975, pour des combats qui n’étaient plus les nôtres, mais ceux des Américains… Singulière contrée, vraiment, dont le charme vénéneux rend fous ceux qui y touchent… La 317e section n’a rien du baroque Apocalypse now, du sarcastique Mash, du désespérant Full metal jacket ; le film ne porte pas de réflexion sur le conflit, ne se demande pas pourquoi nous étions là-bas, ne suggère même pas qu’il n’aurait peut-être pas fallu y aller, mais que, puisque nous y étions, il fallait essayer d’y rester, parce qu’ensuite, le Cambodge des Khmers rouges, ça a été l’épouvante absolue (et d’ailleurs, parmi les coproducteurs du film, à côté de Georges de Beauregard, donc, il y a le roi Norodom Sihanouk, profond esprit politique, renversé par les États-Unis en 1970) ; le film ne montre qu’un groupe d’hommes qui tient debout et où, dans la pudeur absolue, se créent les plus belles fraternités qui se puissent. Et c’est la guerre, pourtant, la guerre sauvage, la guerre révolutionnaire, la guerre loin des dentelles et des conventions civilisées : la guerre où l’on piège des cadavres, celle qui, quand on la fait, exige qu‘on soit sûr d’une chose : c’est que l’objectif à atteindre justifie les pertes. C’est l’adjudant Willsdorf qui dit cela, une des figures les plus attachantes et les plus généreuses de guerrier que l’on puisse voir, un type créé pour la guerre, comme l’est le Capitaine Conan, mais avec une dimension humaine cent fois supérieure. Willsdorf, c’est Bruno Cremer, admirable de sobriété et de tenue qui touche à tout moment le spectateur, même quand il lance « Viva la muerte ! » ou laisse tomber « Qu’est ce que ça veut dire « dégueulasse » ? C’est la guerre !. » Cremer trouve en Jacques Perrin, le jeune sous-lieutenant qui sort à peine de Saint-Cyr, une contre-figure étonnamment complémentaire et tout aussi attachante ; et pas de happy end : le sous-lieutenant Torrens, mortellement blessé, parce qu’il a peur d’être capturé « et des bêtes sauvages » se fait sauter avec la grenade que Willsdorf lui a laissée entre les mains ; la 317ème section est anéantie, et le carton de fin nous dit froidement que six ans plus tard, en Algérie, dans le djebel Amour, Willsdorf est tué. La 317e section, c’est une épure ; sans doute pas sur la guerre, mais sûrement sur le guerrier… ¦ [ Signé : PIERRE BUILLY sur : JE SUIS FRANÇAIS Le quotidien royaliste sur la toile le samedi 14 août 2021 ]