Le seul mot d'Odyssée évoque en nous le voyage, l'aventure aux sensations multiples, aux découvertes étonnantes. Mais les pérégrinations d'Ulysse ne sont pas des vacances, elles sont la punition des dieux pour n'avoir pas sacrifié en leur honneur avant de reprendre la mer, et pour avoir fâché Poséidon, dieu des éléments marins. Heureusement, Athéna, toujours fidèle, veille sur lui ; elle vole à son secours lorsqu'il est au bord de l'abîme, le cache lorsqu'il ne doit pas être vu, lui insuffle le courage qui pourrait lui manquer et lui prodigue ses conseils. Car Ulysse est fort et faible à la fois : bravant les tempêtes, nageant nu dans les flots, affrontant le Cyclope et la terrible Scylla, son âme fond en entendant le chant des sirènes, elle succombe aux charmes de Circé l'enchanteresse, et si la belle Calypso le retient contre son gré, il ne peut pourtant résister à son charme, ni refuser un bon festin de chairs fraîchement grillées et arrosées de vin. Cependant, il n'oublie jamais tout à fait Pénélope et sa chère Ithaque, ni son fils Télémaque qui n'était encore qu'un tout petit enfant lorsqu'il partit défendre l'honneur des Atrides jusque sous les remparts de Troie. Nombre de ses compagnons sont morts, éventrés sur le champ de bataille, engloutis par une mer orageuse, dévorés par des monstres affamés. Mais Ulysse est toujours vivant, pleurant ses amis et le temps perdu, ne désirant plus qu'une seule chose : revoir sa patrie bien aimée et ceux qui lui sont chers, et vieillir doucement auprès d'eux.
Hélas, l'arrivée à Ithaque ne signifie point pour Ulysse la fin de ses tracas, car une foule de prétendants, persuadés de son trépas et projetant celui de son fils Télémaque, ont envahi son palais, dans l'espoir de le remplacer auprès de Pénélope. Mais Pénélope espère encore, et les prétendants s'impatientent, tout en dévorant les plus belles bêtes de ses troupeaux et buvant le vin de ses meilleures vignes. Ainsi, avant de retrouver celle qu'il aime, le rusé Ulysse va-t-il devoir les affronter...