Anecdotique au sens noble du terme, cette drôle d'histoire de soldat français est l'aboutissement d'un travail de recherche et d'écriture long de sept ans. Soucieux de se démarquer d'une littérature militaire trop souvent hagiographique, l'auteur s'est attaché à sélectionner dans les divers Mémoires, Souvenirs, biographies, journaux de marche et carnets de route qu'il a consultés, les témoignages les plus pittoresques et les plus inattendus relatifs tant au métier militaire et à ses vertus qu'à l'art de la guerre ou aux rapports entretenus par les soldats avec les civils, les femmes, les animaux, l'argent, la religion, les Arts et Lettres, etc.
C'est dans le choix de ces extraits, cocasses et surprenants, parfois teintés d'humour noir, mais toujours drôles que réside l'originalité de cette grande revue de l'armée française et de ses membres jeunes ou vieux, petits ou grands, volontaires ou désignés d'office, décorés ou punis. Au fil des neuf cents pages passent devant le lecteur des milliers de personnages hauts en couleurs : le maréchal de Montrevel, "cervelle d'oiseau dans un crâne de boeuf" ; le général Bisson dont les vingt-cinq bouteilles de vin journalières n'étaient pas "un vice mais un besoin impérieux" ; le chef de bataillon Labruyère, qui, à bout de munitions, charge son pistolet avec la dent qu'il s'est fait arracher la veille ; le chef d'escadron Chipault, recordman de France des blessures avec cinquante-deux coups de sabre ou de lance reçus en une même journée ; le tambour Jeanjean, sabre d'honneur à onze ans, ou le cavalier Popirol, puni de quatre jours de police pour avoir présenté les armes à un évêque en imitant le cri du corbeau.
Le colonel (er) Patrick Monier-Vinard a servi au 1er régiment de chasseurs parachutistes puis à la DGSE, avant de devenir conseiller Défense d'une grande entreprise. Se consacrant désormais à l'écriture, il est notamment l'auteur de deux "romans militaires". L'Armée de Papa est son premier ouvrage à caractère historique.