Pages vivante de l'histoire de France !
5/5 Plaisir de Lire .
.----. Ce livre, déjà ancien, se présente comme des pages vivantes de l'histoire de France . C'est que cette abbaye a été si souvent mêlée à l'histoire de notre pays qu'on ne saurait s'y intéresser sans, du même coup, faire un retour vers les siècles passés et apprendre - ou réapprendre - l'histoire spirituelle et l'histoire tout court de la France . Sa date de parution ancienne importe peu . Il est bien présenté et comporte de belles reproductions en héliogravures . Grâce à son prix modique, il peut faire l'objet d'un joli cadeau pour les amateurs d'histoire et de hauts lieux .
Il est composé de deux parties bien distinctes mais qui se complètent heureusement . La première partie, après avoir présenté l'abbaye elle-même et la région dans laquelle elle se trouve, passe en revue chaque abbesse de ce monastère bénédictin et nous décrit les réformes ou les constructions faites par celle-ci sous son abbatiat, avec comme toile de fond les événements politiques de l'époque .Et Dieu sait s'ils ont été fertiles depuis l'an 1100 jusqu'à la révolution .
Au fil des pages nous apprenons à connaître chacune des 36 grandes chrétiennes, bien souvent d'illustre naissance - 15 d'entre elles étaient princesses de sang royal - qui dirigèrent à certaines époques jusqu'à plusieurs milliers de moines et moniales .
La seconde partie raconte d'une manière très vivante le long séjour que les 4 filles dernières-nées de Louis XV firent à Fontevrault . L'avant dernière-née, arrivée à l'âge de 2 ans, y mourut dans sa 8ème année . Les trois autres - Mesdames quatrième, cinquième et septième, comme se plaisait à les appeler leur père lui-même - y furent élevées, entourées de leur "service particulier" , par les moniales toutes dévouées. Cela donne l'occasion à l'auteur de montrer combien les légendes attachées à cette éducation princière sont fausses . En particulier celles qu'avance Madame Genêt-Campan dans ses "mémoires" et dans lesquelles celle-ci prétend que les princesses rentrèrent à Versailles vers l'âge de 13 ans, ne sachant ni lire ni écrire ... C'était souvent l'habitude à l'époque de faire élever ses enfants dans les monastères. Rien de surprenant à cela surtout si l'on songe à l'atmosphère de la cour ... Les petites princesses dont les "maisons" respectives représentaient beaucoup de monde, encombraient le palais de Versailles ... trop petit . C'est une des raisons de leur départ pour Fontevrault . Quoiqu'il en soit elles y furent certainement heureuses et gardèrent toute leur vie une grande affection pour l'illustre abbaye et une réelle "reconnaissance envers leurs véritables mères, les religieuses fontevristes qui avaient pris soin de préserver leur existence et de former leur âme".
POUR QUI CE LIVRE ? : pour amateurs d'histoire à partir de 17 ans . [ " Plaisir de Lire " , numéro 33 , Noël 1975 ]