La première femme indienne d'Amérique du Nord canonisée
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.----. Kateri Tekakwitha : la première femme indienne d'Amérique du Nord canonisée (17 avril)
En 2012, à la veille de sa canonisation (21 octobre), le site des jésuites de France présentait ainsi Kateri Tekakwitha (fêtée aujourd'hui) :
Kateri Tekakwitha est née en 1656 à Ossernenon (Auriesville, New York) d'une mère algonquine chrétienne et d'un père agnier (Les Algonquins, les Agniers - ou Iroquois - et les Hurons étaient des tribus des Indiens d'Amériques du Nord).
En 1660, une épidémie de petite vérole lui enlève ses père, mère et petit frère. La petite échappe à la mort, mais la maladie lui laisse la vue affaiblie et le visage grêlé. Avec les autres survivants, elle s'installe un peu à l'ouest de son village natal et plus tard sur la rive nord de la Mohawk.
Dès l'âge où les jeunes Indiennes pensent aux fiançailles, son oncle, un des chefs du village ainsi que ses tantes lui cherchent un mari convenable. Consternation des siens : elle ne veut épouser aucun des prétendants. Ses parents usent de ruse et de force pour la fléchir, rien n'y fait. Son seul désir: recevoir le baptême.
En 1675, Jacques de Lamberville, jésuite, avait prit la direction de la Mission Saint-Pierre, de Gandaouagué. La jeune fille lui confie le secret de son cœur – devenir chrétienne ! Cependant le P. de Lamberville, tout en admirant sa simplicité et sa foi, l'oblige de suivre la voie ordinaire des catéchumènes. Six mois plus tard, le dimanche de Pâques 1676, le missionnaire la baptise. Elle a vingt ans.
Ce fut un grand jour au village. La petite chapelle regorge de monde. Douce et charitable, Kateri s'était gagné l'affection de tous. Jusqu'alors, on l'appelait Tekakwitha. Au baptême elle reçoit le nom de Catherine, en iroquois Kateri.
Au cours de l'automne 1677, pour éviter la persécution, elle s'évade de son canton agnier pour aller vivre à la Mission Saint-François-Xavier, sur le Saint-Laurent. Le P. de Lamberville lui confia une lettre pour le P. Jacques Frémin, supérieur:
C'est un trésor que nous vous donnons, écrivit-il,
comme vous le connaîtrez bientôt.
Gardez-le donc bien...
Le P. Frémin se rend vite compte qu'elle est bel et bien un trésor. Sa douceur inaltérable, son humilité sans fanfreluches, sa bonté foncière, sa bonne humeur et même un certain humour gagnent rapidement le cœur de toute la population. Chaque matin à quatre heures et ensuite à sept heures, elle assiste à la sainte messe. En tout elle est aussi fidèle que les étoiles du firmament. Par ignorance, cependant, elle se laisse aller à des mortifications excessives jusqu'à ce que son confesseur lui ait enjoint de les modérer. Il avait bien compris, pourtant, que ces pénitences étaient le fruit de son amour très vif pour le Seigneur Jésus, pour sa sainte Mère et pour son prochain, quel qu'il fût. Elle fait ses délices de la prière, surtout devant le Saint Sacrement. Détail intéressant, jamais elle ne se livre à la contemplation quand, dans sa cabane ou aux champs de maïs, le travail lui incombe.
Quelques mois après son arrivée, le jour de Noël 1677, on permet à Kateri de faire sa première Communion. Dès lors, elle progresse comme le cerf qui se hâte vers les sources d'eau vive. Cette jeune Amérindienne illettrée parvient même ici-bas à ce que les théologiens nomment "l'union divine".
Elle répond à une veuve qui l'incite à se marier: "Si vous estimez tellement le mariage, convolez! Quant à moi, tout ce que je désire, c'est la paix!" Une visite aux Hospitalières de l'Hôtel-Dieu de Montréal lui inspire le désir de se consacrer à Dieu. Avec son amie Marie-Thérèse Tegaiaguenta et la huronne Skarikions, elle veut fonder un monastère à l'Ile aux Hérons. Ce projet n'a pas de suite, mais elle fait vœu de chasteté: "La chose était si nouvelle, écrit le Père Cholenec, que je crus ne devoir rien précipiter ( ... ) après avoir bien examiné sa conduite et les grands progrès qu'elle faisait en toute sorte de vertus et surtout avec combien de profusion Dieu se communiquait à sa servante, il me sembla que ce dessein de Kateri ne pouvait venir que de lui."
Le 25 mars 1679, le P. Frémin permet à Kateri Tekakwitha de prononcer en privé le vœu de virginité et de se consacrer à Notre-Dame qu'elle aime éperdument.
Au début de 1680, sa santé qui n'a jamais été florissante s'altère davantage à la suite d'une course avec des compagnes à Laprairie, quelques milles en aval du Saint-Laurent, par un jour froid à pierre fendre. Le mardi de la Semaine Sainte, elle reçoit le saint Viatique. On a retenu son regret que la seule robe qu'elle possédait ne fût pas convenable, à son avis, pour accueillir son Bien-Aimé. Le lendemain, un peu après trois heures, en murmurant: "Jésus, Marie", elle va à la rencontre du Seigneur. Elle avait environ vingt-quatre ans. En moins d'un quart d'heure son visage devient d'une beauté à ravir les missionnaires et tous les siens.
[ Publié le lundi 17 avril 2023 ]
PS : Belgicatho ? Blog de réinformation proposé par des laïcs catholiques belges.