C'est grâce à sa très ancienne complicité avec François Hollande que Cécile Amar a pu, avec finesse et indiscrétion, observer la métamorphose d'un Premier secrétaire du Parti Socialiste en Président de la République. Elle le suit, recueille ses confidences, note ses bons mots, prend la mesure de ses colères (de plus en plus fréquentes) ou de son humour (toujours en activité). Il en ressort un portrait par touches, très précis, alternant la cruauté et l'indulgence.
Sur le fond, il apparaît que François Hollande n'en revient pas d'être Président. Chaque jour, il s'étonne, tout en jubilant d'avoir prouvé à sa génération qui l'a souvent sous-estimé, voire méprisé ce dont il est persuadé depuis trente ans : c'est lui le meilleur. Ce qu'il veut ? Gérer le pays avec des bouts de ficelle, comme il a géré pendant dix ans le PS. Enfant de sa mère, "il n'a pas d'affect" (dixit Valérie Triewieler), il est "insaisissable" (dixit Thomas, son fils).
Cécile Amar note tout : une obsession (mimétique) de François Mitterrand, un côté "monsieur-petites-blagues", un optimisme à toute épreuve, et la conviction que le destin lui sera toujours favorable. Au passage, on en apprend beaucoup sur ses vraies relations avec Vals, Ayrault, Ségolène, et Martine Aubry dont il n'exclut pas de faire son prochain Premier ministre. Ce Président est-il "heureux" maintenant qu'il a atteint son but ? Pas sûr.
Pourquoi ? Tel est, en vérité, le sujet de cette enquête composée de saynètes où, derrière le détail, affleure la vérité d'un homme qui, dit-on, et même à l'Elysée, frappe à la porte de son bureau avant d'y entrer.