Politiquement incorrecte ?
5/5 Lecture et Tradition .
.----. Dans ce livre dont le titre peut surprendre, Ghislain de Diesbach, n'entend absolument pas effectuer une présentation de l'oeuvre du prolifique et célèbre écrivain du XIXe siècle, connu et lu par de multiples générations .
Il évoque les thèmes que l'on trouve abordés dans les différents titres : inégalité des races, la science et ses grands prêtres, les serviteurs, l'or et l'argent, l'éternel féminin... A les étudier avec attention à l'aune de la " doxa " contemporaine, ils apparaissent comme passablement incompatibles avec la dictature contemporaine de la pensée uniformisée imposée par les censeurs d'aujourd'hui.
A l'époque où écrivait Verne, il exprimait ce qu'il voyait et constatait, à savoir des personnages d'idées et de sentiments qui lui fermeraient très probablement les portes d'entrée des média d'aujourd'hui ; ce qui fait dire à G. de Diesbach qu'ils "mettent en évidence l'aspect iconoclaste de l'ensemble de l'oeuvre qu'il nomme politiquement incorrecte ". [ " Courtes recensions et notes de lecture " par Jérôme Seguin dans " Lecture et Tradition " , bulletin littéraire contrerévolutionnaire , numéro 107 , mars 2020 .Notre revue parait depuis 1966 ( plus de 50 ans ) ; tous les numéros sont présentés sur ce site et le plus souvent sont encore disponibles ]
Visionnaire ?
5/5 Politique Magazine .
.----. En 1969, Ghislain de Diesbach fait paraître un Tour de Jules Verne en quatre-vingts livres qui connaît un succès critique mais pas public. Réédité aujourd’hui, son titre insiste sur ce qui avait sans doute décontenancé les lecteurs de 69 : Jules Verne est raciste, misogyne, amoureux déçu de la science, bourgeois généreux mais pas socialiste, anglophobophile amer et, enfin, chrétien prisant plus la vengeance que le pardon.
On comprend que la distance entre l’écrivain consacré et l’image qu’on garde de ses héros ait surpris les lecteurs, d’autant que Diesbach divise son ouvrage en chapitres très clairs où il montre qu’il a lu attentivement les romans de Verne. S'il avance que pour l’auteur de Michel Strogoff les races sont inégales, il le prouve avec des citations minutieuses, une mise en perspective des romans les plus fameux et les moins connus. S'il soutient que la vengeance est un ressort constant, Nemo, Robur ou Mathias Sandorff en témoignent, il le démontre.
Diesbach propose un voyage rapide dans l’œuvre, voyage qui révèle des paysages déconcertants, à proportion qu’on aurait dû déjà les observer, ouvre de nouvelles perspectives ou, enfin, organise des impressions confuses, qu'il cristallise (le rôle des femmes, par exemple). L’un des grands intérêts de cette "étude psychologique" de Verne à travers son œuvre, outre sa méthode radicalement proustienne, est l’exposé des évolutions de ses opinions et de ses humeurs, de plus en plus sombres. La déchéance physique et l’approche de la mort ne les expliquent pas seul. On sent que Verne, progressiste de cœur, a été un peu forcé de considérer le monde moderne comme l’avènement des pires passions, portées par les humains les plus vulgaires, et conduisant à l’anéantissement. C’est sans doute en cela qu’il fut vraiment visionnaire. [ Signé RS dans " Politique Magazine " , n°183, septembre 2019 ]
Donnera envie de relire ... !
5/5 Plaisir de Lire .
.----.Jules Verne, féru de découvertes techniques, imagine comment le progrès peut enrichir infiniment l'avenir des hommes. Ecrivain fécond, il enthousiasma la jeunesse tant que les médias audiovisuels issus de ce progrès ne la détournèrent pas du plaisir de lire. Pourtant, les noms des héros et les titres de quelques-unes de ces œuvres conservent leur célébrité.
Ghislain de Diesbach n'écrit pas une biographie, mais il confronte certains principes reconnus comme " politiquement corrects " (racisme, féminisme, classes sociales, etc.) aux positions de Jules Verne déduites de celles de ses héros. Loin d'en dévaluer l'oeuvre, cette étude pourra en générer une nouvelle lecture. L'accueil que reçurent les premières éditions de son livre (le Tour de Jules Verne en 80 livres), que l'auteur a relaté dans son dernier chapitre, permet une plus large compréhension et redouble l'intérêt de l'ouvrage.
POUR QUI CE LIVRE ? Etudiants et adultes passionnés par la psychologie et la sociologie de cette époque. [ Numéro 189 - septembre 2019 de " Plaisir de Lire, littérature et vie chrétienne " ]
Le monde vernien .
5/5 Famille Chrétienne .
.----. « Jules Verne a toujours été mon grand homme », écrit Ghislain de Diesbach. Nul n’était mieux placé que ce biographe de Proust, de Chateaubriand, de l’abbé Mugnier, pour écrire non pas une biographie, mais une analyse thématique du monde vernien.
Grand connaisseur de Verne qu’il apprécie plus que tout, il a relu toute son œuvre (cent livres !), dont il souligne qu’elle est très inégale : l’écrivain a donné le meilleur de lui-même durant les vingt premières années de sa carrière, créant les personnages et les situations les plus extraordinaires. Ce furent Cinq Semaines en ballon, Vingt Mille Lieues sous les mers, L’Île mystérieuse, Michel Strogoff, etc.
Après, les muses l’ont un peu déserté. Reste que ce génial auteur d’anticipation a créé un genre nouveau, le roman scientifique, aussi captivant, estime Ghislain de Diesbach, pour les jeunes lecteurs que pour les adultes. Verne est un esprit universel et, cela est moins connu, un philosophe amer et lucide, peu optimiste sur le monde qui s’ouvre à lui. « Cela sera peut-être une fort ennuyeuse époque que celle où l’industrie absorbera tout à son profit ! écrivait-il. À force d’inventer des machines, les hommes se feront dévorer par elles. » Bien vu… [ Signé Charles-Henri d’Andigné dans Famille Chrétienne, n° 2171, semaine du 24 au 30 août 2019 ]