Réhabilitation médiatique.
5/5 France Catholique/Lys de France .
.----. Extrait de l'entretien d'Emmanuel de Waresquiel, auteur du livre "Juger la Reine" (Prix Combourg-Chateaubriand), au journal France Catholique.
De la légende noire à la réhabilitation médiatique de ces dernières années, Marie-Antoinette a vu son image changer du tout au tout. L’occasion de découvrir, derrière les clichés, une femme que l’histoire tragique a conduit au dépassement de soi.
Que disent les archives que vous avez exploitées sur le caractère de Marie-Antoinette ?
Emmanuel de Waresquiel : Les procès-verbaux de son procès et les réponses qu’elle donne aux questions du président du tribunal révolutionnaire Herman, comme à celles des membres de son jury, tranchent évidemment avec la vision qu’avaient les révolutionnaires d’une femme dangereuse, dépensière et dépravée. De ce point de vue d’ailleurs, la Révolution associe les débordements sexuels qu’elle prête à la reine à ses débordements politiques et à son prétendu pouvoir sur le roi. Ce dernier est la conséquence naturelle, pensent-ils, des premiers. Ses réponses tranchent aussi avec la réputation de femme légère et frivole qu’on lui prêtera plus tard, largement relayée par certains films comme celui de Sofia Coppola. à lire le ou plutôt les procès-verbaux, car il en existe plusieurs versions, on découvre une femme d’un grand sang-froid et d’une certaine habileté politique. Elle se sort de presque tous les pièges qu’on lui tend. Par exemple lorsque Herman lui reproche d’avoir organisé ce qu’on appellera par la suite la « ?fuite à Varennes? », à seule fin de se ressaisir du pouvoir, elle répond : « Mais le roi ne voulait pas remonter sur le trône puisqu’il y était.? »
Au fond, elle défend peut-être mieux que son mari lors de son procès, les droits imprescriptibles, héréditaires et historiques de sa famille à la couronne, et elle le fait au nom de son fils, qui comme vous le savez est toujours vivant à la tour du Temple dans les mains du couple Simon. Elle s’inquiétera à un certain moment auprès de son avocat d’avoir été trop « ?fière? » et c’est le reproche principal qu’on lui fera. On lui en voudra aussi d’avoir su émouvoir l’auditoire en se révoltant contre l’accusation d’inceste que lui avait portée Hébert, le rédacteur du très sans-culotte Père Duchesne, en disant ces mots très célèbres : « J’en appelle à toutes les mères? », etc.
. [ contact(x)lys-de-france.org ]
Un livre à méditer
4/5 Plaisir de Lire .
.----. Etonnamment, le procès de la reine Marie-Antoinette n'avait jamais, jusqu'aujourd'hui, fait l'objet d'une étude historique. C'est chose faite : l'auteur, historien et chercheur, est parvenu à se faire ouvrir les portes de " l'armoire de fer " grâce aux trois clefs de l'appariteur, lequel exécute tout un rite pour ouvrir ces archives non encore consultées... E.de Waresquiel s'attache uniquement à nous faire revivre ces trois jours et deux nuits de procès, les accusations indignes ( jusqu'à celle d'inceste ) et l'enjeu de ce jugement. Il fouille l'identité des auteurs du Tribunal révolutionnaire et nous révèle leurs secrets dans un style à la G. Lenotre. Il examine leurs motivations. Cette parodie de procès jette une lumière crue sur cette période, en dévoilant les conflits politiques entre la Convention, la Commune de Paris et les Jacobins. Ces révélations historiques ne peuvent laisser de marbre quant au véritable supplice qui fut réservé à Marie-Antoinette pour satisfaire les vengeance humaines. . ********. . POUR QUI CE LIVRE ? Un livre à méditer, pour tous à partir de 18 ans. [ Numéro 177-178, septembre-octobre 2016 de Plaisir de Lire, littérature et vie chrétienne ( 31 rue Godot de Mauroy - 75009 - Paris ) Vous pouvez demander un spécimen de la part de " Chiré " ]