Qui n'a entendu parler du Linceul du Christ vénéré près de la cathédrale de Turin ? L'histoire de ce Drap, imparfaitement reconstituée, ne suffit pas à prouver qu'il soit le Suaire du Golgotha dans lequel Joseph d'Arimathie enveloppa le Corps décrucifié. Heureusement, l'examen critique, scientifiquement mené, des vestiges qu'il porte permet une affirmation totalement péremptoire. C'est la photographie, en 1898, qui a triomphé des incertitudes en montrant une structure d'images que le cerveau de l'homme ne pouvait concevoir ; seul un crucifié authentique avait pu laisser sur l'étoffe ces silhouettes corporelles et ces traces sanglantes. C'est la photographie encore, corroborée par le calcul, -qui permet de reconnaître chez le Supplicié du Suaire une psychologie adéquate à un Dieu fait homme, et d'identifier en lui Jésus-Christ.
Les biologistes et les expérimentateurs français, maniant la logique cartésienne mieux sans doute qu'en d'autres pays, ont les premiers, à partir de 1902, tiré au clair et mis noir sur blanc une rigoureuse "démonstration" de la vérité du Linceul. Le Père Paul de Gail, jésuite et technicien, a repris leurs travaux et détaillé les preuves.
La richesse documentaire de ce Linceul du Christ est telle qu'il proclame une séparation mystérieuse et déroutante du corps et de l'étoffe : une "résurrection", à cent pour cent physique et concrète, devient, à moins de se boucher les yeux, une évidence incoercible dont fulgure ce Linceul. Cette prestigieuse relique est, tout compte fait, l'équivalent d'un cinquième évangile parlant aux regards, un don extrêmement bénéfique et d'une vivante actualité accordé par la Providence à notre époque en désarroi, ébranlée qu'elle est dans sa foi par l'habile travail de sape de tous les faussaires qu'enivre la "fumée de Satan".