La vie de Jeanne de Chantal sort de l'ordinaire lorsque, à trente-deux ans, elle fait la connaissance de François de Sales, évêque de Genève, promoteur de la restauration catholique initiée par le Concile de Trente. Celui-ci devient son directeur spirituel, puis son ami. En 1610, ils fondent à Annecy une congrégation vouée au service des pauvres et des malades. Cet ordre, la Visitation Sainte-Marie, étonne parce que les religieuses ne sont pas cloîtrées ; mais leur dévouement assure la prospérité de l'ordre et les maisons se multiplient, notamment autour de Lyon, de Dijon et d'Orléans. Exécutrice testamentaire de François, elle rassemble ses textes et reprend son œuvre prosélyte : à sa mort, en 1641, on compte 87 monastères, tant en France qu'à l'étranger.
C'est l'histoire de cet engagement que raconte Françoise Kermina, mais aussi la "première vie", inconnue, de Jeanne de Chantal qui, de 1572 à 1610, connaît les affres des guerres de Religion, mais également la vie ordinaire d'une aristocrate bourguignonne que rien ne semblait préparer à son exceptionnel destin.
Après de nombreux ouvrages consacrés à la Révolution, Françoise Kermina s'est intéressée aux personnalités féminines qui se sont trouvées mêlées aux conflits religieux de leur temps, Marie de Médicis, animatrice pendant sa régence du parti dévot, Christine de Suède, contrainte à l'abdication pour se faire catholique, et Jeanne d'Albret, la calviniste passionnée. Avec Jeanne de Chantal, elle trace le portrait d'une des saintes les plus actives de la Contre-Réforme.