Pourquoi, en novembre 1942, Pétain refuse-t-il de partir en Algérie ? Pourquoi, dès le début, le Maréchal croit-il à l'entrée en guerre des Américains et à leur victoire probable ? Pourquoi, finalement, accepte-t-il de cautionner par sa présence une politique qui s'enfonce tous les jours un peu plus dans la soumission ? Qui sont les hommes qui composent, au fil des ans, son entourage ? Et ceux qui, à l'intérieur du régime, vont aider et basculer dans la Résistance ? Et lui, Paul Racine, patriote laissé presque mort sur le champ de bataille lors de l'offensive allemande de juin 1940, animé par une hostilité constante à l'occupant, pourquoi a-t-il fait le choix de servir le maréchal Pétain ?
Paul Racine entre en 1941 au secrétariat particulier du chef de l'État français. Il s'y occupe, entre autres, des prisonniers de guerre. Quatre années durant, il vivra au rythme des intrigues, des conflits, des soubresauts de Vichy. Il y partagera le quotidien de Pétain et y croisera toutes les figures de la collaboration, de Laval à Darlan. Il y rencontrera aussi, fait plus surprenant, de nombreux acteurs engagés dans la Résistance tels l'Alsacien Paul Dungler ou le colonel Groussard mais également des personnalités qui, comme François Mitterrand dont il instruira le dossier de francisque, marqueront la vie politique de l'après-guerre.
Dans une atmosphère crépusculaire, il assistera, les armes à la main, au départ forcé de Pétain en août 1944. Paul Racine, aujourd'hui âgé de 100 ans, est le dernier témoin du cabinet du maréchal Pétain durant l'occupation nazie en France.