Charles Bourel de La Roncière est né en 1870 à Nantes dans une ancienne famille bretonne originaire de Saint-Brieuc. Il est mort à Gourin en 1941.
Après de solides études au collège Saint-Charles de Saint-Brieuc, il est reçu en 1888 au concours de l'Ecole des Chartes, dont il sort premier.
C'est au cours de son séjour à l'Ecole Française de Rome, en 1893, que la lecture d'un antique traité maritime franco-suédois décide de son orientation : il sera historien de la Marine Française. Il entre par la suite à la Bibliothèque Nationale dont il dirigera la section des Imprimés pendant 28 ans.
Il commence par effectuer le classement des archives de la Marine, puis, de 1898 à 1932, il publie les six tomes de sa magistrale Histoire de la Marine Française, qui reçoit le grand Prix Gobert de l'Académie Française. Par la suite, il deviendra Président de l'Académie de Marine.
A la demande du roi d'Egypte, Fouad Ie , il écrit "l'Histoire de l'Afrique au Moyen Age" (3 tomes), autre ouvrage majeur et désormais classique, publié de 1924 à1927, où il explique notamment sa découverte d'une carte anonyme qu'il aurait attribuée à Christophe Colomb. Cette attribution reste controversée de nos jours. A côté de ses ouvrages majeurs, il publia un nombre important d'articles d'érudition et un certain nombre de livres destinés au grand public, parmi lesquels : "l'Histoire de la Découverte de la Terre" (1938), et, auparavant, en 1931 "Jacques Cartier".
A l'occasion du 450e anniversaire de la découverte du Canada par Jacques CARTIER, célèbre navigateur malouin, nous rééditons un excellent ouvrage sur le sujet, écrit il y a 50 ans, à l'occasion du 400e anniversaire de cet événement, par l'historien de la Marine, Charles de La RONCIERE.
Cette oeuvre allègre, chaleureuse, pittoresque : Jacques CARTIER
Elle ne passe rien au marin, à l'explorateur, au citoyen, à l'homme: on y voit ce grand navigateur, envoyé spécialement par François Ie pour trouver un passage vers l'Inde par le Nord de l'Amérique, découvrir le Saint-Laurent, puis d'immenses territoires qu'il nomme "La nouvelle France", être reçu à bras ouverts par les Indiens, dont il ramène le chef à Paris raconter au Roi des histoires fabuleuses.
Par trois fois, François Ie le renvoie au Canada, au moins pour trouver des métaux précieux, comme les Espagnols au Pérou. CARTIER, abusé par les Indiens, frise la désobéissance pour rapporter au Roi ce qu'il croit être un monceau d'or et de diamants et qui se révèle n'être qu'un tas de cuivre et de quartz.
Ce qui frappe dans ce Jacques CARTIER, ce sont, sous des apparences froides, son humanité, sa modestie - pas de violences ni d'exagération -. L'érudition dont fait preuve l'auteur dans cet ouvrage n'exclue pas le fait qu'il s'agit là d'un récit très vivant qui s'adresse à un très large public.