Les tabous de l’ordre bourgeois apostat
5/5 Bibliothèque de combat.
.----. Extrait : Du moment que vous n’élevez aucune objection contre l’excellence du régime parlementaire, les « droits de l’homme » tels que les conçoivent leurs défenseurs officiels, l’ignominie absolue de Mussolini et d’Hitler, les « réparations » dues au Tiers Monde, l’élévation du niveau de vie, le caractère sacré de la majorité, dans tous les domaines, la culture intellectuelle pour tous, la légitimité de la « Résistance » armée, le « bloc » de la Révolution française, la pureté de l’enfance et la générosité de la jeunesse, l’infaillibilité de la science et surtout l’égalité des races, vous pouvez être gaulliste, démocrate-chrétien, socialiste, communiste, anarchiste ou libéral, radical ou trotskiste, ce n’est plus qu’une affaire de polémique journalistique et de luttes électorales.
Respectant les tabous essentiels, innommés, sous-entendus, vous demeurez dans l’ordre bourgeois, même si vous réclamez la dictature du prolétariat et l’expropriation sans indemnité des patrons, le bachot pour tous, le droit de vote aux esclaves. [ Robert Poulet - J’accuse la bourgeoisie (1978) ]
Bernanos et le petrit bourgeois français .
5/5 Lectures Françaises / 1972 .
.----. Le n° 7 du " Cahier Georges Bernanos ",que dirige le fils du célèbre écrivain ( Jean-Loup Bernanos, 211, bd Raspail, Paris-14e ), reproduit un article de l'auteur de " La Grande peur des bien-pensants " répondant au directeur d'une chaine de journaux brésiliens au lendemain de la défaite de 1940 : " Ce n'est pas, comme le croit M. Chateaubriand, l'esprit " petit bourgeois " qui a désarmé mon pays. Le petit bourgeois français, tel que nous le connûmes jadis, tenait beaucoup à ses rentes d'ailleurs presque toujours laborieusement et honnêtement gagnées, mais il a prouvé maintes fois qu'il tenait moins à sa vie qu'à ses rentes. Le petit bourgeois français payait ses dettes, celles du patriotisme comme toutes les autres. A l'exemple de l'immortel Birotteau de Balzac, le petit bourgeois français préférait la mort à la faillite. Le petit bourgeois français était un " épargnant ", non un spéculateur. Et ce qui précisément pourrit le monde, c'est l'esprit de spéculation -- déguisé sous le nom de réalisme -- l'esprit qui spécule de tout, même des consciences." ( numéro 183-184 - juillet-août 1972 ) .