Voici le troisième et dernier volume d'une chronique entamée en 1930. Pierre Monnier y dit une fois encore tout ce qui a retenu son regard posé avec calme, honnêteté intellectuelle et humour, sur les êtres et les événements. Comme dans ses Têtes molles et ses Pendules à l'heure, il raconte en souriant, la sottise et la fureur, la tendresse et l'émotion, la rigueur et la naïveté des êtres qui, jour après jour, offrent le spectacle tour à tour simple et passionnant de leurs vies mornes ou surexcitées.
Comme il le signale en exergue, il est fidèle à l'exhortation de Paul Léautaud qui veut que l'on ne rapporte que ce que l'on vu, senti, éprouvé...
Et Pierre Monnier ajoute qu'il tient le lecteur pour un copain avec lequel il se plaît à bavarder.
Pierre Monnier, d'origine nantaise, né en 1911, a quatre ans quand son père est tué à "La Main de Massiges" en 1916. Il vit son enfance à Bordeaux où sa mère s'est réfugiée. A l'école des Beaux arts, à dix-sept ans, il se lit d'amitié avec Yvan Le Louarn, le futur Chaval auquel il consacrera un petit livre. En 1936, il est secrétaire de rédaction d'un hebdomadaire d'opinion fondé par Thierry Mauliner et Jean-Pierre Maxence L'Insurgé. Mobilisé en 1939, il se retrouve en 1940 engagé au service des jeunes abandonnés. Il connaît ensuite diverses activités : dessinateur de presse (Chambri), éditeur (Frédéric Chambriand). Il entre enfin dans une entreprise de cosmétiques où il travaille jusqu'en 1972. Retraité, il rassemble les centaines de carnets de notes qu'il a rempli pendant toute sa vie et en tire la matière d'une dizaine de livres ; sur ses amis Céline, Arletty, Le Pen, Jouhandeau, Chaval... Il rédige une chronique historique à partir de 1930... A l'ombre des grandes têtes molles, Les Pendules à l'heure et le dernier : Irrévérence gardée. Plus quelques bribes, ici et là, chez ses amis journalistes comme Serge de Beketch avec son Libre Journal. Pierre Monnier est l'archétype de l'homme libre qui n'écrit que ce qu'il veut avec la plus simple honnêteté intellectuelle et l'amour le plus irrespectueux