Le sujet de ce livre, qui prend un singulier relief à la lumière des récentes émeutes urbaines, représente un des problèmes socio-économiques les plus opaques, les mieux gardés et les plus controversés de notre temps : les coûts économiques et financiers de l'immigration et de l'intégration des communautés issues de l'immigration.
Faut-il s'interroger sur le fait de savoir si le couple immigration/intégration se traduit par un bénéfice économique, ou un avantage, pour le pays d'accueil, le nôtre en l'occurrence ? Le question ne se pose naturellement pas pour les immigrés qui viennent en France au nom du regroupement familial ou du droit d'asile - plus de 100 000 par an, soit peut-être sur 30 ans, 2,5 à 3 millions de personnes - qui émargent dans l'instant aux comptes sociaux.
La liste de ces surcoûts - ces coûts supplémentaires - est infinie. Elle concerne, en réalité, pratiquement toutes les facettes de la société française. Mais voilà. La générosité a un coût.
Or le malheur veut que les ressources de la nation, celles de l'État, ne sont pas indéfiniment extensibles. Depuis quelques années, la croissance s'est ralentie à des taux compris entre 1,5 % et 2 % l'an ; le taux de chômage est devenu structurel depuis une trentaine d'années; le déficit budgétaire tourne autour de 3,5 % : lourd héritage que nous allons léguer à nos enfants et petits-enfants qui vont devoir payer les notes accumulées depuis 30 ans, sinon plus, par des gouvernements inconscients ou irresponsables.
Il est grand temps de mettre un terme aux dissimulations bien pensantes et aux demi-vérités qui ont eu cours jusqu'à maintenant. Car, sans aucun doute, les Français devront se serrer la ceinture. Autant qu'ils le sachent dès maintenant, pour mieux l'accepter. C'est le prix, sans doute très élevé - nos experts l'ont chiffré à 36 milliards d'euros : 80 % du déficit public ; 3,5 fois le fameux "trou" de la Sécu - pour bien réussir une indispensable intégration trop longtemps négligée.
C'est le prix à payer pour les erreurs et les négligences passées et ne pas sombrer dans le chaos.
Yves-Marie Laulan, économiste et banquier, a suivi une carrière qui l'a mené des cabinets ministériels aux institutions internationale, (FMI, Banque mondiale, OTAN), en passant par La Société générale, Le Crédit municipal de Paris et La Caisse française de Coopération économique. Il a enseigné également dans diverses universités, dont l'Institut d'Études Politiques de Paris. Il a publié, en France et à l'étranger, une quinzaine d'ouvrages d'économie ou de géopolitique.
Il est président de l'Institut de Géopolitique des Populations.