Ce roman policier est une réussite.
5/5 https://123loisirs.com/
.----. A quelques jours de l’ostension du linceul de Turin, lors du jubilé de l’an 2000, les prélats de la commission et la police italienne discutent les mesures de sécurité pour sa protection. Ne doit-elle pas être assurée plutôt par des religieux que par des laïcs ? Les religieux sont-ils en mesure d’assurer cette responsabilité ?
Bref, tandis qu’une solution semble convenir à tous, l’inattendu survient : le linceul, quoique extrêmement bien gardé depuis l’incendie de 1997, disparait.
Construite comme une partie d’échecs, l'enquête autour du linceul de Turin enchevêtre les histoires, entraînant le lecteur, sans jamais lui laisser reprendre son souffle, dans les méandres d’un conflit qui oppose, dès l’ère soviétique, l’Eglise et ses ennemis.
Les personnages, auxquels la finesse de description – tout en subtilité et non sans humour – donnent vraiment corps, deviennent tour à tour personnages principaux ; à chacun correspond un double, partisans de l’authenticité ou du faux médiéval, hommes d’église ou laïcs.
L’avenir du Vatican en est l’enjeu.
Mais au-delà de cette enquête, magnifiquement servie par un style littéraire d’une très grande qualité, au-delà de la simple narration, chacun est libre de parvenir à une réflexion métaphysique.
Fruit d’un long travail, ce roman policier est une réussite. L’auteur, qui ne cache pas l’influence que peuvent avoir sur lui Vladimir Volkoff ou John le Carré, réussit à faire passer au lecteur bien davantage qu’un excellent moment, avec cette histoire haletante où, selon la formule consacrée, toute ressemblance avec une personne existante ou ayant existé est purement fortuite !
Pour un bon lecteur à partir de 17 ans et sans limite d’âge.
PS : 123loisirs : Qui sommes-nous ?
Douze lectrices passionnées : Clémence, Sylvane, Hélène, Élisabeth, Gaëlle, Alexia, Isabelle, Stéphanie, Clotilde, Sybille, Aude, Alix et Claire sous la houlette de Valérie. Infirmières, enseignantes, bibliothécaires, éducatrices, elles mettent leurs compétences au service des lecteurs. De jeunes critiques lisent les livres en avant-première et donnent leur avis
Sur fond de sociétés secrètes...
5/5 Renaissance Catholique n°143, août-octobre 2016
Après l'excellent Un Mensonge explosif, qui proposait une nouvelle interprétation de la catastrophe de l'usine AZF de Toulouse en septembre 2001, notre ami Christophe Reydi-Gramond nous régale d'un nouveau thriller.
La couverture du livre représente un surprenant Lénine en col romain, qui annonce la couleur : après une introduction qui vous prend à froid comme un uppercut, nous voilà plongés dans une intrigue au tournant du troisième millénaire, où se mêlent enquêtes policières, intrigues post-Guerre froide et luttes d'influence au sein du Vatican, le tout sur fond de sociétés secrètes dont on ne sait jusqu'à la fin si elles sont simplement mafieuses ou au service d'une cause juste.
On se perd très vite dans la ribambelle de personnages qui peuplent le récit, sans savoir toujours quel rôle joue chacun autour du véritable héros du roman : le linceul de Turin, qui disparaît de façon incompréhensible juste avant son ostension de l'an 2000. Autour de son mystère gravitent prélats intrigants, espions soviétiques manipulateurs et manipulés, politiciens et policiers italiens un peu à l'ouest.
Bref, un vrai plat de spaghettis, avec du sang — et de l'encens — pour corser le tout.
À défaut de tout comprendre, on ne s'ennuie pas. Certains passages sont franchement grand-guignolesques (la scène du conclave), mais, comme dans Un Mensonge explosif, on apprécie la nervosité de l'écriture, le sens du détail et de la formule. Et puis, l'essentiel est sauf : le véritable Linceul réapparaît dans une valise à la fin du roman et, contrairement au Graal d'Indiana Jones et la Dernière croisade, nous aurons encore l'occasion d'aller le vénérer à Turin.
<p align="right">Charles Mir <a href= http://www.renaissancecatholique.org/ target=_blank>www.renaissancecatholique.org</a>
Roman policier à thème catho.
5/5 Réinformation tv
.----. Hostis Corpus est un roman policier à thème et contexte religieux catholique. Ce corps de l’ennemi désigne l’infiltration dans l’Eglise catholique, opérée au cours du XXème siècle, par des agents communistes. Ils ont pénétré l’Eglise entre 1917-18 et 1980, sur ordre de Lénine et de Moscou, alors centre de la Révolution communiste mondiale. La couverture explicite du livre, avec un homme en soutane dans lequel on reconnaît Lénine, indique ce thème central de l’intrigue. Le sujet est aujourd’hui relativement rarement abordé, contrairement au sujet voisin, mais différent, des francs-maçons infiltrés dans l’Eglise, avec une pénétration qui remonte là à plusieurs siècles.
Ces infiltrés ont été des militants d’élite du communisme, très bien formés, et donc au comportement des plus discrets. Le KGB a opéré selon la technique la plus sûre pour les infiltrations, le cloisonnement : tous les infiltrés ne se connaissent donc pas, et souvent ne se soupçonnent pas les uns les autres. Il y a là un ressort dramatique efficace pour le lecteur. Par prudence élémentaire et souci d’efficacité à long terme, ces agents n’ont donc pas forcément été, au contraire même, les progressistes publiquement les plus engagés au sein de l’Eglise. Qui prônerait la collaboration avec le communisme risquerait de se trahir. Le paradoxe est que les hommes d’Eglise qui ont tenu de tels propos, à rebours de toutes les condamnations pontificales antérieures, ne sont donc très probablement pas des infiltrés. Toutefois, ces infiltrés ont certainement pesé dans le sens des réformes libérales, voire progressistes, opérées dans l’Eglise catholique dans le sillage du concile pastoral de Vatican II. Ils peuvent manifester leur caractère seulement lorsqu’ils sont arrivés à de très hauts postes de responsabilité ; là, ils y multiplieraient les gestes révolutionnaires marxistes, recevant aimablement au Vatican des couples homosexuels, soutenant l’invasion islamique actuelle de l’Europe, ou niant ses racines chrétiennes, par exemple.
Hostis corpus : une intrigue efficace qui pose la question de l’infiltration communiste dans l’Eglise.
Un des autres sujets principaux évoqués est celui du Saint Suaire de Turin. Cette relique est une preuve, au sens policier justement, de la Résurrection du Christ. Mais alors, pourquoi n’est-elle pas plus mise en valeur au sein de l’Eglise ? Hostis Corpus développe une théorie sur le sujet, que l’on ne suivra pas forcément.
L’intrigue débute par le vol, à la fin des années 1990, peu avant une grande ostension, du Saint Suaire de Turin. Des hommes d’église, du haut en bas de la hiérarchie, et des policiers italiens, mènent l’enquête. Un pape meurt, ce qui n’est peut-être pas sans lien, et des cardinaux mènent une campagne discrète et animée, autour de favoris, avec moult alliances et marchandages. Le lecteur aimerait considérer que ces manœuvres pré-électorales ou électorales ne relèvent que d’une fiction très éloignée de la réalité…
L’on se gardera de révéler le contenu de l’intrigue, et ses nombreux rebondissements, qui sont à la base de l’efficacité narrative du roman policier. L’auteur est visiblement bien renseigné, a soigneusement travaillé ses portraits. Le lecteur n’adhérera certes pas forcément à certains aspects particulièrement tordus de l’intrigue, ou aux multiples complots dans les complots, mais sans doute a-t-il sacrifié aux lois du genre. Le lecteur de Hostis Corpus suit avec intérêt l’intrigue, et est amené à réfléchir à cette question réelle de l’infiltration communiste dans l’Eglise, trop rarement posée. [ signé Octave Thibault sur " Réinformation tv " le 28 mai 2016 ]