Chaque mois depuis quinze ans, André Tubeuf présente dans la revue Classica un de ces portraits de musiciens dont il a le secret. Les "Grands Anciens", comme Rubinstein, il les a connus, interrogés, et nous les montre vus de près, en témoin et en ami. Ceux qui percent, comme Jonas Kaufmann, il a tout de suite repéré ce qu'ils allaient apporter de neuf. Quant aux ancêtres, depuis Caruso, il a vécu avec leurs disques, et les présente, les raconte comme des vivants.
Il est temps de rassembler ces chroniques, qui continueront. Quand tant d'interprètes que nous aimons ne sont que des noms sur des étiquettes de disques, André Tubeuf nous dessine leur caractère, retrace leur carrière, leurs combats, leurs drames, on croit entendre le timbre de leurs voix. Informé, il l'est, plus que quiconque. Mais quelque chose de plus rare parle chez lui : la sympathie.
André Tubeuf est né à Smyrne en 1930. Admis à l'Ecole normale supérieure de Paris en 1950, il est agrégé de philosophie en 1954. Jacques Duhamel et Michel Guy l'appellent l'un et l'autre à leur cabinet dans les années 1970, conseiller pour la musique, sans pour autant qu'il quitte son enseignement. Il est également présent dans la presse musicale, Opéra international, L'Avant- Scène Opéra, Harmonie, Diapason, désormais Classica et Le Point depuis 1976.
Il est l'auteur de nombreux ouvrages sur la musique, dont Divas (Assouline, 2005), L'Offrande musicale. Compositeurs et interprètes (Robert Laffont, 2007), La Quatorzième Valse (roman, Actes Sud, 2008). André Tubeuf a obtenu le prix de l'Essai 2009 de l'Académie française pour son Beethoven (Actes Sud).