Attachée culturelle à l'ambassade de France à Moscou en pleine perestroïka, Anita Davidenkoff est expulsée en 1987 par les autorités soviétiques sous l'inculpation d'espionnage. Elle retraceici l'histoire de cette expérience singulière où foisonnent artistes, musiciens, peintres, acteurs, écrivains et... graphomanes, au gré de rencontres personnelles ou professionnelles. D'un côté, un État ornnipuissant, oppressif. De l'autre, des individus, les "dissidents", qui refusent d'être aliénés dans un système totalitaire. La Russie post-stalinienne marquée par l'arrivée de Khrouchtchev : des décennies où alternent des périodes de dégel et de regel... Avec une constante : la force des valeurs spirituelles qui traversent les temps, avec l'émergence de Soljenitsyne, acclamé comme un prophète sur la terre russe.
Les épisodes autobiographiques alternent avec les considérations politiques et culturelles, parmi lesquelles la littérature joue un rôle de catalyseur. L'axe qui transparaît tout au long de cette histoire est le défi que représenta, pour l'État soviétique, le soft power, cette sphère d'influence fondée sur le rayonnement des idées, des arts ou de la science...
Anita Dovidenkofi, agrégée de russe, a enseigné à l'université de Paris X-Nanterre. En 1986, elle fut nommée attachée culturelle à l'ambassade de France à Moscou, puis chargée de mission au Ministère des Affaires Etrangères, comme chef du Bureau de l'Unesco, avant d'être coordonnateur pour l'Europe centrale et orientale. Elle a apporté sa contribution à plusieurs ouvrages consacrés à la littérature et à l'histoire de la culture russe.