Le 2 mai 2011, l'élimination d'Oussama ben Laden dans une zone contrôlée par l'armée pakistanaise médiatise les débats sur le rapport ambigu de l'ISI au terrorisme international. Le premier service de renseignement du pays focalise les accusations de double jeu. C'est un organe puissant qui est mis en lumière, pour certains un véritable " Etat dans l'Etat " . Depuis sa création en 1948, l'Inter-Services Intelligence évolue dans un environnement géopolitique instable.
Engagé dans une guerre d'influence avec l'Inde sur plusieurs fronts (Cachemire, Pendjab, également Népal et Bangladesh), il est à l'oeuvre sur tous les points chauds de la région. En 1979, il devient un acteur central du " grand jeu " afghan, soutien des moudjahidine en lutte contre l'occupant soviétique, et concentre dès lors de multiples prérogatives. Service civil en réalité inféodé à l'armée, chargé du renseignement extérieur mais doté d'une branche " politique " , l'ISI cultive le mélange des genres, dans un pays où rares sont les gouvernants qui quittent le pouvoir par la voie constitutionnelle.
Impliqué dans des affaires de corruption et de trafics en tous genres, il est également soupçonné de manipulations électorales, de participations aux coups d'Etat militaires et d'assassinats politiques. Ce livre dresse un bilan complet et réaliste de soixante-dix ans de renseignement, étayé par de nombreuses informations de première main. Politologue et historien, Hein Kiessling a vécu au Pakistan de 1989 à 2002 et a rencontré plusieurs membres de l'élite politique et militaire.
Ses voyages en Asie centrale, en Inde, en Chine et dans les autres pays de la région lui ont permis d'approfondir ses investigations.
Politologue et historien, docteur de l'université Louis-et-Maximilien de Munich, Hein G Kiessling a travaillé au Pakistan entre 1989 et 2002 comme représentant d'une fondation allemande. A ce titre, il a eu des contacts étroits avec l'élite politique et militaire. Ses voyages en Inde, en Chine, en Asie centrale et dans les autres pays de la région et les contacts qu'il a pu y nouer lui ont permis d'approfondir ses informations.
Son travail sur le Pakistan lui a valu la Croix fédérale du mérite.