Ils sont mort pour Dieu et pour le Roi.
5/5 Rivarol N° 3108 - 19 septembre 2013
"Vous êtes notre Homère, vos récits valent les siens et les surpassent puisque votre merveilleux est puisé dans la plus exacte vérité." La marquise de La Rochejaquelein, veuve du "saint poitevin" Louis-Marie de Lescure, rendait ainsi, en 1841, un hommage enthousiaste à l'un des historiens majeurs de l'épopée contre-révolutionnaire dont le troisième épisode, Les Chouans (l793-1799), récemment réédité, confirme la qualité des précédents volumes.
Utilisant les mêmes sources que son contemporain Michelet, républicain bon teint qui interprète les événements dans l'esprit des Lumières, le monarchiste convaincu s'attache à décrire la réalité sous toutes ses facettes; s'ensuit une analyse diamétralement opposée à l'approche partisane de son illustre confrère, fort enclin à romancer les faits sans souci d'objectivité, auréolant entre autres le faux patriote Hoche et sa prétendue "pacification généreuse." Crétineau-Joly rend compte de la spécificité de cette dernière phase du combat pour "Dieu et le roi" : l'insurrection royaliste, migrant de Vendée vers la Bretagne, le Maine et la Normandie, prit alors la forme d'un harcèlement qui préfigure les guérillas futures.
Jaloux des libertés locales héritées de ses ducs, frondeur de vocation puisque déjà, en 1717, il refusait au Régent le "don gratuit" concédé à l'Anglais exécré, en 1756 le Parlement de Bretagne s'opposa de nouveau à la levée du second vingtième exigé par Louis XV. Et c'est encore le présidial de Rennes qui, en 1788, leva l'étendard de la résistance contre l'impôt. A partir d'une documentation considérable et de témoignages contradictoires des différents protagonistes, l'historien conteur, dans un style concis et vigoureux, peint une fresque haute en couleur où la farouche figure de l'humble faux-saunier Jean Cottereau domine cette guerre civile sans merci dont Cadoudal illustrera avec panache les ultimes soubresauts.
Si l'auteur ne manque pas de relever les faiblesses, voire les erreurs coupables de Louis XVI et l'impéritie de ses ministres lors des prémices de la Révolution, l'abondante anthologies de diatribes mensongères, criminelles et grotesques ici réunie suffit à condamner les conventionnels assoiffés de sang et à mettre en lumière l'admirable héroïsme des défenseurs du trône et de l'autel. Un bel ouvrage à relire avec profit.
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Sa lettre.
5/5 Marquise de La Rochejaquelein.
- Voir un extrait de sa LETTRE dans les avis des lecteurs du tome un.