Lecteur, lectrice, vous êtes imbattables sur le chapitre de la politesse. Vous ne mettez pas vos coudes sur la table ni vos doigts dans le nez ; vous dites aimablement merci et s'il vous plaît. Mais savez-vous seulement... que les révolutionnaires tentèrent d'interdire aux Français le vouvoiement et les voeux de Nouvel An ? Que l'on pouvait encore, sous la monarchie de Juillet, manger la salade avec les doigts, mais que l'on encourait l'excommunication mondaine, ce faisant, sous le second Empire ? Qu'une grande dame disposait de centaines de cartes à son nom, qu'elle faisait déposer, cornées de savante façon, au domicile de ceux à qui elle rendait visite ? Qu'à un domestique de bonne maison il était interdit d'arborer une moustache ? Que le baisemain, cet hommage galant que l'on croit immémorial, est apparu en France au tout début du XXe siècle seulement ? Qu'il était fort impoli, jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale, de louer une maîtresse de maison pour la qualité des mets qu'elle proposait à ses convives ?
Connaissez-vous le sens des lettres p.p.c. ou p.p.n. ? L'art difficile, pour celui qui devait tenir son rang, de recevoir avec une domesticité fort réduite après la Grande Guerre ? Les règles de la courtoisie en automobile ou au téléphone, telles qu'elles nous gouvernent encore aujourd'hui ?
Pour découvrir l'histoire de la politesse, ses marées subtiles, ses modes byzantines et ses flirts occasionnels avec le bon sens, laissez-vous entraîner dans les arcanes du Bottin mondain et dans les salles à manger bourgeoises, aux courses et à l'opéra, dans les ambassades et les maisons closes, en compagnie de vos mentors : la baronne Staffe et autres auteurs de manuels de savoir-vivre lus par des millions de Français depuis deux siècles, mais aussi Mme de Genlis, Balzac, Alexandre Dumas, Proust, Robert de Montesquiou, Sacha Guitry, Hermine de Clermont-Tonnerre et Nadine de Rothschild... Vous ne le regretterez pas.