Un livre pour notre temps
5/5 Présent .
.----. On ne sait plus trop ce qu’il faut penser de l’agression dont aurait été victime Kim
Kardashian. Mais peut-être que son garde du corps, qui était parti faire la java en boîte
avec la soeur de ladite Kim, eut-il été bien inspiré de potasser le Guide du garde du corps
d’Henri Pétry…
Un guide ? Plus que ça ! Car ce terme est réducteur dans la mesure où c’est un
monument encyclopédique de près de 600 pages, rédigé par un pro. Depuis la fin de sa
carrière militaire, Henri Pétry se consacre entièrement – dans le privé – à la valorisation
de la protection rapprochée. Son Guide relève de connaissances encyclopédiques, en
effet, sur le sujet, autant que du vade-mecum irremplaçable. On peut d’ores et déjà dire
« le Pétry » comme on dit « le Larousse » ou « le Robert ». L’auteur nous confie : « Il
vient un moment où l’on a envie de laisser une trace, de faire savoir ce que l’on a pu
faire. Je ne voulais pas parler de ma carrière. Je préfère transmettre un savoir, acquis au
cours de ces dernières années passées au service de l’Etat et du privé. »
Et quels acquis ! Le Commando Jaubert, les fusiliers-marins, le GIGN, l’entraînement
des nouvelles équipes commandos régionales d’intervention, le Groupe de sécurité de la
présidence de la République, etc.
Ce Guide s’adresse bien sûr aux futurs demandeurs de sécurité. Mais aussi, signe des
temps, il sera précieux à tous ceux qui veulent assurer leur propre sécurité et celle de leur
famille.
On trouve donc dans cet ouvrage, didactique sans jamais être pesant (sinon par son
poids : plus d’un kilo !), des descriptions d’armes (à commencer par celles des
terroristes), des notions de balistique, une initiation au tir de précision, un descriptif des
munitions et des grenades, etc.
Tout sur tout ! De la sécurité et de la protection privée des personnes aux entreprises de
sécurité et de défense en passant par des connaissances générales, des conditions
techniques, la déontologie, les risques encourus, des notions de contre-mesure
électronique, la préparation aux situations d’urgence, la législation en vigueur.
Le postulant à la protection des biens, mais plus encore à celle des personnes, doit
comprendre qu’il ne s’agit pas seulement d’avoir des muscles, mais aussi des
compétences intellectuelles.
Un garde du corps digne de ce nom doit être tout à la fois
un chargé de communication, un diplomate apte à négocier, un conseiller
obligatoirement bilingue (au minimum). Pas une « tête brûlée » : « Il doit savoir mettre
son ego de côté, être humble, observer et écouter. » Pour n’être jamais pris en défaut. [ Alain Sanders dans " Présent, n° 8729 du samedi 5 novembre 2016 ]