Voici sonnée l’heure de la guerre totale.
5/5 https://www.breizh-info.com/
.----. La France traversait la pire crise de son histoire. Préparez-vous au dernier combat. Une banale descente dans une cité, des jeunes abattus par un policier. L’embrasement du pays et l’effondrement de l’Etat. Vingt-sept jours de survie plus tard, l’ordre semble enfin de retour, avec lui le média, le vice politique et citoyen, tandis que de larges zones du territoire sont encore privées de tout, et que certains refusent toujours de déposer les armes. Sous un intense conditionnement et l’impulsion de milices » citoyennes « , la crise semble sous contrôle. En réalité, rien n’est réglé. Le pouvoir en sursis pourrait être violemment confronté à ses limites, et la France livrée à un chaos bien plus terrible encore. Au milieu de cette convulsion indécise, Gite, Escard, Danjou, la fillette et les autres, tous se préparent à jeter leurs dernières forces dans l’affrontement final. Voilà l’univers réduit à la terreur, et voici sonnée l’heure de la guerre totale.
Pour évoquer cet ouvrage, sans trop le spoiler, nous avons interrogé Laurent Obertone.
Breizh-info.com : Pour les lecteurs qui n’auraient pas encore découvert Guerilla, dont sort le dernier tome de la trilogie, pourriez vous nous restituer le synopsis de votre histoire et dans quel contexte débute ce tome III ?
Laurent Obertone : Guerilla 1, c’est « l’incident » déclencheur : une descente de police dans une cité qui tourne mal, un policier qui abat des « jeunes », la cité s’embrase, les banlieues suivent, et en trois jours l’État s’effondre. Guerilla 2, c’est la vie sans État, sans lois ni morale, sans technologie ni ressources ou énergie. En un mot, la survie, la prise de conscience de notre effroyable état de dépendance.
Guerilla 3 s’ouvre sur un retour partiel de l’ordre, mais d’un régime encore plus totalitaire, profitant des conditions très précaires pour accroître sa puissance. On retrouve certains personnages tout au long des trois tomes, chacun préoccupé par sa survie et ses propres objectifs, chacun victime à sa mesure de la grande histoire. La population va-t-elle enfin prendre son destin en main ou continuer à subir, c’est la grande question…
Breizh-info.com : Classeriez vous votre roman comme de la science fiction, ou plutôt comme du roman d’anticipation à très court terme ? Pensez-vous réellement que la France soit en passe de vivre des journées d’effondrement comme vous l’écrivez dans votre livre ?
Laurent Obertone : Je parlerais plutôt d’anticipation, de dystopie. Très peu de choses séparent cette France fictive de notre quotidien. À vrai dire, tous les éléments du drame sont déjà en place. La thèse du lent pourrissement va se heurter à des réalités matérielles, la dette, la crise énergétique, le risque de crise alimentaire et mondiale, l’effondrement du capital social… Bien sûr, la chute sera peut-être différée, plus longue, et aura peut-être une cause différente, économique par exemple. Mais je pense que concernant la France, elle est déjà là. Un pays archi-endetté, étouffé par son État et le dogme du vivre ensemble, un pays qui ne se reconnaît plus lui-même. La seule question qui subsiste est celle de l’élément déclencheur, cette étincelle qui mettra le feu aux poudres…
Breizh-info.com : Quelles sont les personnalités médiatiques, politiques, qui vous ont le plus inspiré pour la composition de vos personnages ?
Laurent Obertone : Il est vrai qu’en ces livres j’ai avant tout été portraitiste de caractères, comme La Bruyère en ce temps. Ils paraissent certes stéréotypés, mais pas plus que les personnalités médiatisées de ce pays. Si un auteur inventait BHL, tout le monde le trouverait invraisemblable. Il faut donc doser. Il y a beaucoup de ces nouveaux curés, quelques profiteurs et idéologues acharnés, et puis la grande majorité de victimes et de suiveurs. On note cependant que de brutaux changements peuvent impliquer une évolution et une réadaptation de certains personnages opportunistes à un contexte nouveau.
Le Français moyen est il me semble aussi conforme à ce qu’il est : passif, crédule, attentiste, résigné, dépassé. Rares sont ceux qui voient ce qui se passe, et en déduisent qu’il faut agir – sans le faire n’importe comment.
Breizh-info.com : On sort de votre trilogie pas spécialement rassuré sur les évènements qui pourraient, un jour ou l’autre, se dérouler en France. Y’a-t-il néanmoins matière à espoir….?
Laurent Obertone : Oui, et à mon sens le seul espoir est accessible, puisqu’il réside en chacun d’entre nous. Tant qu’il reste des esprits lucides et déterminés, c’est que la flamme n’est pas éteinte… À ce noyau d’agissants d’entraîner leurs pairs dans leur sillage, en les persuadant qu’agir aujourd’hui sera bien moins risqué, coûteux et douloureux qu’attendre demain. Les changements d’opinions et de direction peuvent être rapides et brutaux, l’histoire nous l’apprend. Il faudra des êtres de valeur pour les initier et les incarner, dans une immense adversité. Pour résumer, il y a du chemin à faire, mais plus grande est l’épreuve, plus nous pourrons nous grandir.
Breizh-info.com : Malgré la censure dont vous faites l’objet au sein du monde de l’édition et de la presse, vos ouvrages rencontrent des succès à faire pâlir certains ministres sous perfusion publicitaire. Considérez vous le fait d’acheter vos livres comme constituant un joli bras d’honneur à ce système ?
Laurent Obertone : Absolument ! C’est un peu comme de lire Breizh Info, il y a une volonté de contrarier le dogme, de se nourrir d’informations alternatives, débarrassées du conditionnement moral et du chantage à l’extrême droite, qui ont pour seul objet d’interdire les pensées, de maintenir les Français dans l’ignorance et l’inaction, loin de la prise de conscience salvatrice. Or un peu d’esprit critique peut vite vacciner les esprits contre la servitude.
Breizh-info.com : Quels sont vos prochains projets d’écriture ? Allez-vous travailler de nouveau sur des livres plus politiques ?
Laurent Obertone : J’ai moult projets, et si l’effondrement ne les court-circuite pas, j’envisage de revenir à des choses très quotidiennes et pratiques. Nos actes, nos ressorts, notre nature, nos peurs, nos intérêts, notre façon de fonctionner, d’agir et d’interagir. Pourquoi nous sommes ce que nous sommes et le subissons-nous parfois si cruellement. Ce qui est le cœur de la politique appliquée, réelle, de la vie parfois si obscure et paradoxale des primates que nous sommes.
[ Publié le 28 septembre 2022 ]
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La dissolution tranquille plutôt que les solutions douloureuses
4/5 https://www.francisrichard.net/
.----. Le premier volume de la trilogie Guerilla raconte Le jour où tout s'embrasa, le deuxième, Le temps des barbares. Au bout des vingt-sept jours que celui-ci a duré, la situation a été globalement pacifiée.
Un ordre nouveau règne sur la France. L'ancien directeur de la DGSI l'a sauvée et, avec, l'essentiel, i.e. tout ce qui a pourtant préludé à son embrasement et à son chaos, tel que le très-bien-vivre-ensemble:
Escard avait su se jouer des événements, pour faire du chaos une opportunité. En laissant prospérer l'anarchie, puis en se posant en sauveur du pays à genoux, il devenait son maître indiscutable, quasi divin, avec les pleins pouvoirs pour le tordre au gré de ses désirs.
Le pays comprend les quartiers contrôlés, la Zone interdite où règne le Califat et la Zone grise, c'est-à-dire la quasi-totalité du pays: la France rurale et périphérique, les coins reculés, les régions incertaines.
Le bilan de ces vingt-sept jours est épouvantable: on parlait de millions de morts ou disparus, l'économie à terre, la situation sanitaire catastrophique, et l'État ne se concentrait plus que sur le minimum vital.
Le remède est pire que le mal: L'État prenait tout ce qu'il voulait. Une intense propagande en faveur de la reconstruction incitait les particuliers à se dépouiller de leurs ultimes biens et richesses en les lui confiant.
Pour empêcher tout soulèvement l'armée a été épurée; la population, de nouveau masquée et munie d'attestations à QR-codes, est contrôlée par les Vigilants (Les sans-culottes du nouveau régime) ; les Liquidateurs, eux, traquent l'extrême-droite.
Pour domestiquer la population, le pouvoir doit maîtriser toute l'information (toute émission clandestine est considérée comme un crime terroriste) et toujours pouvoir émettre, même en cas de black-out.
Le pouvoir s'est installé dans un immeuble sur l'Île de la Cité à Paris. Le ministère des Émissions le jouxte. Il abrite plusieurs chaînes, présentées comme indépendantes, pour l'illusion de pluralité:
Si le mensonge est officiel, c'est une information.
La situation est instable. Il suffirait d'un élément déclencheur pour que Le dernier combat ait lieu entre ceux pour qui l'État est la raison de vivre et ceux qui savent mourir en braves, s'épargnant le déshonneur.
Ce combat a bien lieu. L'issue en est incertaine. Quelques personnages en détiennent la clé: d'un côté le dictateur, un journaliste, un commissaire; de l'autre, un évadé du parc humain, un capitaine, une fillette.
Les vainqueurs, auxquels la masse finit toujours par se rallier, sauront la soumettre. La première raison de la servitude volontaire, c'est l'habitude, disait déjà La Boétie. Obertone, pessimiste, confirme:
Telle était la créature domestique, faite de routine, de fuite et d'oubli, ne rêvant que de se perdre dans la fourmilière humaine, se faire rouage de l'ingénierie, se tapisser l'esprit de bêtise manufacturée, brandir bien haut son conformisme, gagner de quoi se récompenser de petits objectifs, s'étourdir de sa came numérique. Nul autre but à cette vie que la friandise, sous toutes ses formes. La dissolution tranquille plutôt que les solutions douloureuses.
( Signé Francis Richard le 2 octobre 2022 "Semper longius in officium et ardorem" )
P.S. : - Ce blog se veut catholique, national et libéral. Catholique, il ne s'attaque pas aux autres religions, mais défend la mienne. National, il défend les singularités bienfaisantes de mon pays d'origine, la France, et celles de mon pays d'adoption, la Suisse, et celles des autres pays. Libéral, il souligne qu'il n'est pas possible d'être un homme (ou une femme) digne de ce nom en dehors de l'exercice de libertés.