Pour le pianiste Philippe Cassard, Franz Schubert (1797-1828) est bien celui qui, selon l'épitaphe du poète Grillparzer "fit chanter la poésie et parler la musique". Cependant, comment saisir en quelques mots le profond mystère schubertien ? Comment décrire l'intime le plus enfoui, la confidence glissée dans un accord ? Comment faire ressentir l'hésitation d'un thème à poursuivre sa route, la douleur nichée au creux d'un silence ? En vérité, il faut peut-être chercher les clés de cette musique dans les six cents poèmes que Schubert a emplis et enrichis de la plus belle musique.
L'étude des lieder constitue donc la première étape de cette nouvelle et très personnelle étude schubertienne. On y découvre les horizons les plus vastes, des mots - Wanderer, Sehnsucht, scbubertiade, Vienne, moderato, Nacht -, des noms familiers - VogI, Goethe, Seidl, Mayrhofer -, des rythmes obsessionnels, qui nous conduisent naturellement vers l'ultime Sonate en si bémol majeur D. 960, concentré, selon Philippe Cassard, de l'oeuvre de Schubert. Une destination finale où se fracassent tous les rêves, toutes les aspirations, où se manifestent toutes les peurs.
Comme chacun des volumes de la collection Classica, ce Schubert est enrichi d'un index, de repères bibliographiques et d'une discographie.
Pianiste, Philippe Cassard a consacré une partie de ses activités à la musique de Schubert. Cet essai est son premier livre.