Prix International de la Bande Dessinée Chrétienne
3/5 Aleteia
.----. Il a été attribué cette année à « Foucauld, une tentation dans le désert » de Jean Dufaux et Martin Jamar, aux éditions Dargaud.
L'ouverture du Festival de la BD d'Angoulême aura lieu à la fin du mois. Et comme chaque année, le diocèse des lieux s'associe à cet événement très attendu en organisant un prix spécifique pour la BD chrétienne. Parmi les dix albums sélectionnés pour l'édition 2020, c'est celui de Jean Dufaux et Martin Jamar, Foucauld une tentation dans le désert, qui a tiré son épingle du jeu. Le jury, réuni sous la présidence du père Michel Manguy, curé et doyen à Angoulême, a annoncé son choix à l'unanimité.
Le jury a expliqué avoir choisi de primer cet album pour sa typologie graphique et psychologique. « Le dessin de Martin Jamar est de grande qualité artistique et le découpage très bien fait ». Quant au scénario, il s'agit de la dernière période de la vie de Charles de Foucauld, au désert. « Au cœur de ses évolutions, ses conversions et ses combats intérieurs, se dégage un message de fraternité de réconciliation, de tolérance et de paix. C'est, de plus, un témoignage de l'amour de Dieu et de son amour pour Dieu », a apprécié le jury œcuménique composé de prêtres, de pasteur, et de laïcs.
Une véritable touche d'humanité. Sa colorisation lumineuse restitue la chaleur du désert
3/5 Breizh Info
.----. Au festival d'Angoulême, le Prix international de la Bande dessinée chrétienne a cette année été attribué à Foucauld, une tentation dans le désert.
En 1880, riche aristocrate désabusé, le jeune Charles-Eugène de Foucauld de Pontbriand dilapide sa fortune en offrant, à ses camarades de l'école spéciale militaire de Saint-Cyr, de somptueuses fêtes. Il y croise ainsi Philippe Pétain, de la même promotion. Il fume, boit, mais s'ennuie terriblement. Trente-six ans plus tard, pendant la Première Guerre mondiale, il est devenu prêtre puis ermite dans le désert saharien. Venant en aide aux populations locales, il vit dans la pénitence et le dénuement. Kaocen, un chef rebelle local, lui sauve la vie et devient son ami. Mais Ghebelli, un autre chef, veut sa mort. Charles de Foucauld meurt ainsi en martyr à Tamanrasset, en 1916, en pleine rébellion Touareg.
Plutôt que de dresser une biographie exhaustive de Charles de Foucauld (1858-1916), le prolifique scénariste Jean Dufaux (Complainte des landes perdues, Murena, Giacomo C.) s'intéresse à la fin de sa vie, d'où une ellipse de plus de trois décennies. Saint-cyrien puis officier de cavalerie à la fin du XIXe siècle, il ira au Maroc, quittera l'armée, puis rentrera dans les Ordres en 1890. Il vit avec les Berbères, prêchant l'amour de Dieu non pas par des sermons, mais par son exemple. Il pense que l'évangélisation passe par la compréhension des cultures locales. Charles de Foucauld voit dans la colonisation une mission civilisatrice au bénéfice des populations locales, afin de mieux les évangéliser. Il considère impossible l'assimilation des musulmans tant qu'ils ne deviennent pas chrétiens.
Par un dessin d'une grande sensibilité, Martin Jamar (Double masque, Vincent un saint au temps des Mousquetaires) ajoute au récit une véritable touche d'humanité. Sa colorisation lumineuse restitue la chaleur du désert.
Charles de Foucauld a été béatifié en 2005 par le pape Benoît XVI.
<p align="right">Signé Kristol Séhec le 21 mars 2020 sur <a href= https://www.breizh-info.com/ target=_blank>www.breizh-info.com/</a>