Dès le début du XIIIe siècle, se tiennent en Bretagne des marchés périodiques très fréquentés. Leur rayonnement dépassait déjà de beaucoup celui des petites villes qui en étaient le siège. Dès cette époque s'accentue la distinction entre Foires et Marchés. Dans les grandes foires franches accourent, avec les changeurs, les marchands de tous les pays. Les simples marchés, à la tenue plus fréquente et plus courte, n'attirent guère que les habitants du "pays" venus y écouler l'excédent de leurs cultures, de leur élevage ou de leur artisanat. Au Moyen Âge, les foires sont soumises à un régime plus strict de police et de surveillance ; comtes et barons entendent s'en réserver seuls l'institution et le contrôle en leur qualité de seigneurs hauts justiciers. Et puis, nous sommes en Bretagne. A l'origine de ces grands rassemblements populaires, nous retrouvons souvent des pratiques religieuses fort anciennes, inséparables des fastes païens, du culte des morts, des sources et des oratoires édifiés autour des reliques votives des extraordinaires saints bretons. Bien des foires et marchés, isolés dans les campagnes bretonnes, sans aucune protection, devront se replier dans les bourgs voisins par exemple au lendemain des guerres de Religion. D'autres, souvent plus anciens, se perpétueront en plein air au rythme des saisons sur les hauts lieux de la péninsule (Mont-Dol, Mené-Bré, Montbran, Sainte-Marie du Menez-Hom...) jusqu'au début du XXe siècle, en marge de la nouvelle géographie ferroviaire. "Foires et marchés en Bretagne" vous propose un itinéraire émaillé d'histoires étonnantes. C'est un guide distrayant qui vous conduira, des hauts lieux de rassemblement des époques protohistoriques, aux pèlerinages autour des vieux sanctuaires, des cimetières chrétiens, premiers asiles des marchands, aux petits bourgs nés à l'ombre des premières forteresses. Voici un ouvrage de références, brillamment illustré, qui renferme de précieuses indications sur le régime des transactions, les coutumes, les monnaies, le contrôle des prix et la police des marchés de subsistance jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.
Docteur en Histoire et ès Sciences Juridiques de l'Université de Rennes (I-II) Michel Duval a voué ses thèses et ses principaux travaux aux forêts bretonnes, à leur économie et à leur histoire. Délégué au groupe d'Histoire des forêts françaises auteur de plusieurs études sur les droits d'usage, les anciens métiers les foires et marchés et les institutions coutumières, de la Bretagne publiés dans diverses revues scientifiques et littéraires, il est membre de l'Institut Culturel de Bretagne (Histoire-Écologie), il l'est aussi du Cercle d'Études des Druides et Bardes de Tradition ainsi que de plusieurs sociétés savantes de Bretagne.