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Fin de vie en République - Avant d´éteindre la lumière

Référence : 122824
2 avis
Date de parution : 6 janvier 2022
Éditeur : CERF (EDITIONS DU)
EAN 13 : 9782204147446
Nb de pages : 206
18.00
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Description
Quand certains demandent un droit de mourir dans la dignité par l'euthanasie, doit-on considérer dès lors comme indigne la mort naturelle des autres ? Comment en sommes-nous arrivés à un tel paradoxe ? A la fois libelle et enquête, le livre-évènement d'Erwan Le Morhedec force à regarder les choses en face : si l'euthanasie et le suicide assisté sont légalisés, les valeurs fondamentales de liberté, d'égalité et de fraternité qui fondent l'humanisme républicain de notre société seront corrompues.
Cette loi soumettra des êtres parvenus au stade ultime de la vulnérabilité aux pressions conjointes de la société, de la médecine et de l'entourage. Elle oblitérera la latitude de jugement des soignants et des familles, les placera face à des contradictions et des dilemmes insurmontables, les forcera à la désincarnation pour faire d'eux un instrument fatal. Mais cet ouvrage essentiel n'est pas que percutant.
Il est aussi convaincant en raison de l'investigation de terrain qui le fonde. C'est auprès des soignants, des malades et de leurs proches, dans les établissements de soins palliatifs, qu'Erwan Le Morhedec est allé recueillir, au cours d'heures d'entretiens, les témoignages de situations réelles. La France est-elle prête à tant d'aubes lugubres ?  
Avocat, blogueur sous le nom de Koz, chroniqueur à La Vie, Erwan Le Morhedec est l'auteur remarqué d'Identitaire - Le mauvais génie du christianisme. Membre du comité scientifique du collectif "Plus digne la vie" depuis 2008, il a accompagné plusieurs associations de soins palliatifs.
TitreFin de vie en République - Avant d´éteindre la lumière
Auteur LE MORHEDEC (Erwan)
ÉditeurCERF (EDITIONS DU)
Date de parution6 janvier 2022
Nb de pages206
EAN 139782204147446
PrésentationBroché
Épaisseur (en mm)17
Largeur (en mm)134
Hauteur (en mm)210
Poids (en Kg)0.26
Les avis clients
«?Aujourd’hui, Docteur, je suis heureux.?»
5/5 https://actualitte.com/article/
.----. «?Aujourd’hui, Docteur, je suis heureux.?» «?Ah, très bien. Et pourquoi êtes-vous heureux, spécialement aujourd’hui?» «?Eh bien, regardez : ils sont tous là.?» L’homme, assis au bord de son lit, s’est levé pour saluer ce médecin de soins palliatifs appelé pour apporter son expérience. Il est un peu âgé, il a une démence légère, il est dialysé. Il est heureux, parce que sa femme et ses enfants sont réunis. Il ignore qu’ils sont tous là pour décider, avec ses médecins, mais sans lui, d’arrêter sa dialyse notamment parce que, on peut le comprendre, son épouse est épuisée. Épuisée par la maladie et les trajets à l’hôpital. On va donc arrêter sa dialyse, ne lui laissant que quelques jours à vivre encore. Et si ce médecin a refusé d’avaliser la décision déjà prise, il l’a accueilli dans son service jusqu’à sa mort quelques jours plus tard. «?Formidable?». Cet homme a un cancer très avancé. Son médecin et sa famille ont jugé qu’il valait mieux qu’il meure avant de connaître les souffrances insupportables qu’ils pensent inéluctables. Alors, ils lui présentent une nouvelle perfusion, lui disent que c’est une nouvelle chimiothérapie. Il répond «?formidable?». Et il meurt. Pas de visée machiavélique, d’héritage à précipiter, non, l’amour de ses enfants, sincèrement convaincus de lui offrir la plus belle mort, celle que l’on ne voit pas venir, même s’il n’a pas eu son mot à dire. Et puis il y a cette femme, malade oui, souffrante certes, mais bien vivante, joviale, sauf certains jours. Ces jours-là, ce sont les jours de visite de son frère, qui l’aime, mais ne supporte pas de la voir comme ça : ce n’est pas elle, ça n’est pas une fin digne. Il pleure, et elle, elle termine ses jours de visite dans les larmes. Je n’ai pas besoin d’un roman, je n’ai pas besoin d’un film, je n’ai pas besoin de fictions. La réalité, les soignants de soins palliatifs me l’ont racontée. Ils m’ont raconté ces morts décidées sans le patient, et ces pressions diffuses de proches bienveillants. Certains, déjà, enfreignent l’interdit. D’autres, par amour aussi, imposent parfois une pression involontaire. Il y a aussi ces soignants qui, par fatigue ou en raison de leurs propres angoisses, laisseront le temps en suspens juste un peu trop longtemps, avant de répondre à ce patient fatigué, angoissé souvent, déprimé parfois, qui demande si cela vaut vraiment la peine de continuer comme ça. Quant à nous, c’est après une vie entière passée dans notre monde épris d’efficacité, de maîtrise, de jeunesse et de beauté que nous arrivons à ce moment où la maladie nous dépossède parfois, à cet instant où nous devrions pouvoir nous abandonner. Alors, moi, l’«?ultime liberté?»… je n’achète pas. Il y avait 1000 centenaires en 1970. Il y en aura 200.000 en 2060. Le dernier rapport de la Commission Fédérale belge de Contrôle et d’Evaluation de l’Euthanasie nous apprend que les euthanasies ont concerné à 88 % des personnes de plus de 60 ans, et à 68 % des personnes de plus de 70 ans. Là-bas, on a trouvé une catégorie qui permet de leur ouvrir droit à l’euthanasie : la polypathologie. En d’autres temps, on aurait appelé ça la vieillesse : la vue que l’on perd, une arthrite prononcée, un peu d’incontinence. Et parce qu’il y en a qui ne se sortent pas si mal de leurs vieux jours, la Belgique débat de la possibilité d’une euthanasie «?pour vie accomplie?». Alors, si l’on nous convainc de l’euthanasie au nom des souffrances insupportables, si l’on nous présente les cas réellement tragiques des maladies neurodégénératives, au bout du compte ce sont les vieux qu’on euthanasie. Et des vieux, il y en aura beaucoup dans cette société qui, la même année 2021, a failli légaliser l’euthanasie dans les cris de victoire des députés, et a abandonné la loi Grand âge et autonomie — comme un avant-goût du renoncement à la prise en charge au profit de la «?solution?» immédiate. François Mitterrand avait raison, qui disait à Marie de Hennezel : «?Je suis bien sûr pour que l’on aide à mourir, mais le jour où une loi donnera à un médecin le droit d’abréger la vie, nous entrerons dans une forme de barbarie, parce que vous serez très nombreux, très vieux, plus tard et que la société n’est pas bonne. On fera pression sur des personnes âgées pour qu’elles aient l’élégance de demander la mort et de ne pas peser.?» Vous le savez, on parlera bientôt de «?société vieillissante?». C’est un poids, une «?société vieillissante?». Dans cette société qui ne fait pas grand-chose pour eux, dans ces EHPAD trop souvent mal dotés et en sous-effectif, ces hôpitaux que la crise nous montre au bout du rouleau, isolé souvent, nos vieux ne voudront pas l’imposer. Nous ne voudrons pas l’imposer. Allez encore me parler de liberté. Vous voulez l’encadrer?? Un fait, un seul : les propositions de loi en discussion prévoient certes l’instauration d’une commission de contrôle, mais il est écrit que, si elle constate qu’une euthanasie est illégale, la commission «?peut?» la signaler au procureur. Elle n’y est pas obligée. La logique interne est transparente : on pose des garde-fous, et les conditions de leur contournement. Notre condition humaine n’est pas idéale, elle reste tragique. Il reste, c’est vrai, des cas limites, des demandes que l’on ne peut satisfaire sans faire courir de plus grands risques à toute la société. Mais on n’abandonne pas ces malades. Il y a pour eux tant à faire, tant à être fiers, et frères. Car il existe dans notre société des êtres lumineux, des gens qui, viscéralement opposés à l’euthanasie, sont là chaque jour pour soigner, toucher, écouter, apaiser, rire, cuisiner, danser, chanter et faire avec chacun son dernier chemin. Mais pas assez, pas partout. Si nous voulons mener un combat pour la fin de vie, c’est celui-ci. Mais, de grâce, n’éteignons pas la lumière. Avertissement : la position de l'auteur de cette tribune lui est propre et n'engage en rien la rédaction de ActuaLitté. PS : Aux lecteurs dilettantes, aux amateurs et aux passionnés, aux professionnels de l'édition, aux enseignants, libraires ou documentalistes, chaque jour, ActuaLitte.com vient apporter les informations nécessaires à une meilleure vision du monde de l'édition.
Un outil de gestion du grand âge pour Emmanuel Macron
5/5 Le Salon Beige
.----. On revient toujours aux principes non négociables. L'avocat Erwan Le Morhedec vient de publier un ouvrage sur l'euthanasie, Fin de vie en République - Avant d'éteindre la lumière, dans lequel il considère qu'il faut mettre en œuvre les moyens nécessaires pour vivre dignement sa fin de vie jusqu'à son terme. Dans Le Figaro, il revient sur la présentation par Emmanuel Macron d'une Conférence citoyenne sur la fin de vie : Alors que les États Généraux de la bioéthique, Grand Débat National et Convention citoyenne sur le climat ont démontré les uns après les autres l'inanité de la pratique dans le cadre actuel Erwan Le Morhedec dénonce la piste d'un référendum Une voie dont on imagine assez bien qu'elle ne sera utilisée que pour entériner l'euthanasie ou le suicide assisté. Belle continuité, à vrai dire puisqu'en 2021, nous avons failli légaliser l'euthanasie en même temps que l'on tirait une croix sur la loi Grand Âge. Nous avons ainsi abdiqué toute véritable ambition sur l'un des plus grands défis qui nous attend tous et ouvert la voie à une euthanasie qui virera sans le dire à la modalité de gestion du grand âge. Le Monde ne s'y est d'ailleurs pas trompé dans un article dont les rapprochements font frémir : « Emmanuel Macron ne promet plus de loi grand âge, mais des « choses concrètes » » (Le Monde, 18 mars 2022). Emmanuel Macron a ainsi abandonné l'ambition d'un plan cohérent au profit d'un saupoudrage de mesures lacunaires. La liste de ces « choses concrètes » commence par l'évocation d'une prime à l'adaptation de l'habitat, alignée non pas sur la prime à la casse mais, c'est plus délicat sur Ma Prime Rénov', pour la rénovation énergétique. Puis, après d'autres propositions aussi peu ambitieuses et inventives les unes que les autres, vient l'euthanasie. Pour être concrète, l'euthanasie sera concrète, pour qui la subira. Cette présentation journalistique est aussi révélatrice que terrifiante : voilà l'euthanasie qui, dans les mentalités, prend sa place dans les outils de gestion du grand âge ! [ Signé : Michel Janva le 20 mars 2022 ]