Il fut, selon Friedrich Nietzsche, "le bel incident de la musique allemande". La destinée avait effectivement été généreuse avec Félix Mendelssohn (1809-1847), couvrant de dons, de richesses et de bonheurs cet enfant prodige, plus génialement précoce encore que Mozart : à dix-sept ans, il avait déjà écrit deux de ses plus purs chefs-d'oeuvre, l'Octuor à cordes et l'ouverture du Songe d'une nuit d'été. A l'inverse, la postérité fut bien injuste avec Mendelssohn. Adulé de son vivant, le compositeur passait pour quantité presque négligeable quelques années seulement après sa mort. Or, ce jugement, qui finalement n'a pas grand-chose à voir avec sa musique, persiste encore aujourd'hui. La réalité est naturellement un peu plus-complexe, comme cet essai tente de le montrer.
Classique ou romantique ? Novateur ou conservateur ? Miniaturiste ou bâtisseur de fresques ? Magicien ou prophète ? Mendelssohn est bien tout cela à la fois, et sa musique présente une diversité que nombre de ses contemporains auraient pu lui envier. La vie du compositeur fut en outre des plus trépidantes et, n'était-ce sa brièveté, on aurait bien aimé la vivre. En quatre chapitres thématiques, la Féerie, les Voyages, la Foi et le Bonheur, Jérôme Bastianelli en a traduit les aspects essentiels. Et sait faire partager la joie inaltérable que nous procure cette oeuvre ardente et soignée.
Comme tous les volumes de la collection "Classica", ce Félix Mendelssohn est enrichi d'une chronologie, d'une bibliographie, d'une discographie et d'un index.
Ancien élève de l'Ecole polytechnique, Jérôme Basttanelli a travaillé le piano, le violon, l'harmonie et le contrepoint. Depuis 2000, il est critique musical au magazine Diapason. n est l'auteur d'un essai biographique, Federico Mompou (Payot Lausanne) et a participé à Tout Mozart. Encyclopédie de A à Z (collection "Bouquins", Robert Laffont).