La lecture peut être « consommée » sans modération pour le plaisir, bien sûr, mais aussi pour s'évader, s'enrichir culturellement, parfaire sa mémorisation, sa concentration, son expression, augmenter ses capacités de réflexion et d'analyse, développer ses compétences émotionnelles. Bref, des centaines d'études concourent à exposer tout l'éventail de ses bienfaits. Mais, depuis quelques décennies, elle est en recule devant la multiplication des lecteurs audio et des écrans, téléviseurs, ordinateurs, téléphones cellulaires, qui tout en favorisant la connaissance n'assurent pas autant de bénéfices. Ils produisent aussi des effets délétères sur la santé et le développement cognitif, notamment parmi les plus jeunes générations. Docteur en neurosciences, Michel Desmurget a travaillé au prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT) ainsi que dans d'autres universités américaines pendant huit ans avant d'être nommé directeur de recherche à son retour en France. Au cours de son périple médiatique, il pointe les dangers de l'usage quasi-exclusif des écrans, qui se substituent à la lecture dans l'éducation de l'enfant, et énonce toutes les conséquences négatives dans la construction cognitive de l'être humain.Après un premier ouvrage intitulé TV Lobotomie - la vérité scientifique sur les effets de la télévision, un grand succès en librairie, le scientifique publie un livre au titre évocateur La fabrique du crétin digital, une synthèse des études internationales sur les effets réels des écrans, une référence « en matière de salubrité publique ». Il y dénonce toutes les atteintes affectant fortement la réussite des élèves qui, en moyenne, consa¬crent annuellement plus de temps à consommer du numérique qu'à leur scolarité. « Ce que nous faisons subir à nos enfants est inexcusable. Jamais sans doute, dans l'histoire de l'humanité, une telle expérience de décérébration n'avait été conduite à aussi grande échelle », s'indigne l'éminent spécialiste en neurosciences. Quatre ans plus tard, en 2023, il récidive en signant Faites-les lire, pour en finir avec le crétin digital, un ouvrage destiné à encourager la lecture dès l'enfance, « un antidote majeur à l'émergence du crétin digital ». À lire bien sûr sans modération et, à défaut de présenter l'introduction, nous nous limiterons à la conclusion, sans appel : « attention écrans, poisons lents ! »Philippe NourrissonL'Alliance Royale - N°138 - novembre/décembre 2023LE SALON BEIGE, janvier 2024 : Comment la lecture stimule l’intelligence de nos enfants La lecture revient (un peu) dans le centre d’intérêt médiatique. On se souvient qu’à l’occasion de la rentrée scolaire, une tribune rédigée par des figures du monde de l’écrit demandait à Gabriel Attal de redonner toutes ses lettres de noblesse à cette forme d’expression. Et s’il fallait une preuve de l’urgence de cette actualité, depuis la sortie de son dernier ouvrage, Michel Desmurget est invité sur tous les plateaux télé, les radios, fait la Une des journaux… pour évoquer concrètement ce problème et envisager les solutions. En 2019 lorsque est paru La Fabrique du crétin digital, les gens lui reprochaient les limites « d’un constat dépourvu de solutions ». A l’issue de chaque conférence dit-il revenait toujours la même demande : tout le monde est d’accord sur l’état des lieux, mais que faire ? La réponse est là. FAITES-LES LIRE !LE FIGARO, Eugénie Bastié : «Il n’y a pas meilleur antidote à l’abêtissement des esprits que la lecture»: le cri d’alarme de Michel Desmurget Dans Faites-les lire ! Pour en finir avec le crétin digital (Seuil), le docteur en neurosciences rappelle ce constat indéniable : les écrans ont drastiquement diminué ce temps de lecture chez les jeunes. Il démontre les aspects bénéfiques de la lecture et donne ses conseils pour aider les parents à donner le goût des livres aux enfants.SUD RADIO, décembre 2023 : Niveau de lecture catastrophique, tabou du redoublement : comment améliorer la situation ?LES ECHOS L'urgence du retour à la lecture Les résultats Pisa le montrent, le niveau scolaire des enfants français baisse. Pour Michel Desmurget, la cause est une dégringolade du nombre de lecteurs, une grave menace pour le développement du langage et de la culture générale.
