Face Nord
3/5 DIONYSOS ANDRONIS
"Face Nord" . Nous avons trouvé cet exemplaire rarissime aujourd'hui de la première édition grâce à notre camarade Georges Briche . Ce roman de Saint Loup (né Marc Augier 1908-1990) nous a vraiment émerveillé et attristé en même temps. Cette fois il ne s'agit pas d'un groupe de soldats mais de jeune ajistes (néologisme pour les habitants des auberges de jeunesse) pendant la guerre.
Le responsable de ce groupe de jeunes s'appelle Guido La Meslée et son nom fictif vient de la conjonction de deux noms qui ont vraiment existé : l'alpiniste allemand Guido Lammer (1863-1945) et l'aviateur français Edmond-Marin La Meslée (1912-1945).Guido est né en 1915, comme nous pouvons le lire à la page 13. A notre avis Saint Loup a voulu nous perturber mais nous faisons confiance à Francis Bergeron et à sa monographie sur notre romancier préféré (Saint-Loup, qui suis-je?, éditions Pardès, 2010, page 64).
Une bande de jeunes ajistes décide d'aller vers le nord pour découvrir l'hyperborée mythique des héros. Nous n'aimons pas révéler la fin mais nous le ferons exceptionnellement pour ce roman qui est complètement épuisé, même pour les éditions suivantes à cette première. Donc vous ne pouvez pas le trouver dans le marché . Nous n'avons pas regardé mais nous sommes sûrs qu'il n'est pas disponible sur internet non plus. Ce roman écrit "en deux semaines" (Bergeron, page 61) nous raconte les aventures de Guido La Meslée qui "épris d'un idéal quasiment inaccessible ... est confronté à la faiblesse des hommes.... Il s'exile dans une vallée reculée mais un groupe de fidèles le suit dans sa retraite. Nous sommes un peu dans le contexte d'une secte" (Bergeron, pp.64-65). Voilà donc une raison de plus de traiter Saint Loup de "paganiste".
"Jean Laval, Guido La Meslée et Francis Crétier meurent ainsi au terme de leur initiation, en montant au sommet pour ne plus avoir à en redescendre : pour ne plus être condamnés à y replonger, ils se retranchent d’une communauté qu’ils ont cru, à tort, pouvoir guider vers ce qu’ils pensaient être des « temps héroïques ». Jean Laval se tue à l’Olan pour échapper à la communauté française en route vers la guerre contre l’Allemagne nazie, Guido La Meslée se tue au Pic Gaspard pour échapper à la disparition de sa communauté rêvée, à la défaite de l’ « homme nouveau » du national-socialisme, et Francis Crétier se tue au Miahra Yama pour échapper à la pusillanimité et au matérialisme de la société occidentale de l’après-guerre" (écrit par Emmanuel Nadal ) Mais il ne faut pas cependant tirer de message pessimiste pour notre cause. Il faut plutôt rêver à la montée d' Eric Zemmour et à la "camaraderie virile" qui est un terme employé par Nadal à son mémoire universitaire.
[ "Face Nord" de Saint Loup éditions Arthaud, Saint Armand, Cher, 1946, pp. 312 ]
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