Exégèse des lieux communs
Référence : 26354
1 avis
Date de parution : 15 avril 2005
Éditeur : PAYOT ET RIVAGES (EDITIONS)
Collection : PETITE BIBLIOTH
EAN 13 : 9782743664282
Nb de pages : 410
10.15 €
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Description
"De quoi s'agit-il sinon d'arracher la langue aux imbéciles, aux redoutables et définitifs idiots de ce siècle, comme saint Jérôme réduisit au silence les Pélagiens de son temps ? Obtenir enfin le mutisme du Bourgeois, quel rêve ! L'entreprise, je le sais bien, doit paraître fort insensée. Cependant je ne désespère pas de la démontrer d'une exécution facile et même agréable.
Le vrai Bourgeois, c'est-à-dire, dans un sens moderne et aussi général que possible, l'homme qui ne fait aucun usage de la faculté de penser et qui vit ou paraît vivre sans avoir sollicité, un seul jour, par le besoin de comprendre quoi que ce soit, est nécessairement borné dans son langage à un très petit nombre de formules. Le répertoire des locutions patrimoniales qui lui suffisent est extrêmement exigu et ne va guère au delà de quelques centaines. Ah ! si on était assez béni pour lui ravir cet humble trésor, un paradisiaque silence tomberait aussitôt sur notre globe consolé !" (Léon Bloy)
"Léon Bloy, collectionneur de haines, dans son musée bien rempli, n'a pas exclu la bourgeoisie française. Il l'a noircie avec les couleurs sombres qui justifient le souvenir des rêves de Quevedo et de Goya". (Jorge Luis Borges)
"L'invective systématique, maniée sans aucune limite d'objets - la gifle surréaliste au cadavre d'Anatole France est bien timide auprès des profanations de Bloy - constitue d'une certaine façon une expérience radicale du langage : le bonheur de l'invective n'est qu'une variété de ce bonheur d'expression, que Maurice Blanchot a justement retourné en expression du bonheur." (Roland Barthes)
Le vrai Bourgeois, c'est-à-dire, dans un sens moderne et aussi général que possible, l'homme qui ne fait aucun usage de la faculté de penser et qui vit ou paraît vivre sans avoir sollicité, un seul jour, par le besoin de comprendre quoi que ce soit, est nécessairement borné dans son langage à un très petit nombre de formules. Le répertoire des locutions patrimoniales qui lui suffisent est extrêmement exigu et ne va guère au delà de quelques centaines. Ah ! si on était assez béni pour lui ravir cet humble trésor, un paradisiaque silence tomberait aussitôt sur notre globe consolé !" (Léon Bloy)
"Léon Bloy, collectionneur de haines, dans son musée bien rempli, n'a pas exclu la bourgeoisie française. Il l'a noircie avec les couleurs sombres qui justifient le souvenir des rêves de Quevedo et de Goya". (Jorge Luis Borges)
"L'invective systématique, maniée sans aucune limite d'objets - la gifle surréaliste au cadavre d'Anatole France est bien timide auprès des profanations de Bloy - constitue d'une certaine façon une expérience radicale du langage : le bonheur de l'invective n'est qu'une variété de ce bonheur d'expression, que Maurice Blanchot a justement retourné en expression du bonheur." (Roland Barthes)
Titre | Exégèse des lieux communs |
Auteur | BLOY (Léon) |
Éditeur | PAYOT ET RIVAGES (EDITIONS) |
Date de parution | 15 avril 2005 |
Nb de pages | 410 |
Collection | PETITE BIBLIOTH |
EAN 13 | 9782743664282 |
Présentation | Broché |
Épaisseur (en mm) | 21 |
Largeur (en mm) | 110 |
Hauteur (en mm) | 170 |
Poids (en Kg) | 0.22 |
Biographie
Léon BLOY (1846 - 1917) Né à Périgueux en 1846, d'un père franc-maçon et d'une mère très pieuse, Léon Bloy fut converti en 1869 par Barbey d'Aurevilly... Voir plus
Les avis clients
Pourfendeur impitoyable !
4/5 Plaisir de Lire .
.----. Excellant à décaper le Bourgeois de son hypocrisie ontologique, Léon Bloy répand ici une lave particulièrement salubre . Pour refuser avec acharnement tous les accommodements de la Foi avec les séductions du monde, Léon Bloy recourt à la violence d'un langage qui rétablit la réalité dans sa version authentique : celle de la souffrance sublimée par la Rédemption, celle de la Pauvreté devenue chez Léon Bloy presque une vertu théologale . Il se livre ici à une "exégèse" acerbe de ces lieux communs qui font le délice des conversations bourgeoises et qui, banalisées sous forme de proverbes, ne sont en fait qu'autant de gifles ajoutées aux souffrances du Crucifié .
Léon Bloy décape l'hypocrisie de son fard malodorant pour en révéler toute l'horreur ; loin de souhaiter arrondir les angles, il les accentue au contraire par un vocabulaire, une langue et des sarcasmes dévastateurs . Rares sont les écrivains qui osent affranchir leur écriture des conventions de la mode tout en gardant à leur style la noblesse d'une oeuvre d'art : Léon Bloy est de ceux-là . Dans ce livre, plein d'indulgence pour les pécheurs ou la brebis perdue, protecteur des poètes, Léon Bloy se fait le pourfendeur impitoyable de la médiocrité et du paraître . [ " Plaisir de Lire " , numéro 69 , Automne 1985 ]