Sujet de controverses depuis sa mort, en 1956, Zolli reste néanmoins un modèle d'œcuménisme vrai entre juifs et chrétiens. C'est à un éclairage sur les relations entre la communauté juive et le Vatican pendant la Seconde Guerre mondiale et à une réflexion sur l'apport de la pensée d'Eugenio Zolli dans le rapprochement entre christianisme et judaïsme que nous invite cet ouvrage. Grand rabbin de Trieste, puis de Rome, pendant la Seconde Guerre mondiale, érudit, exégète et professeur à l'Université de Padoue, Eugenio Zolli est né en Pologne à la fin du XIXe siècle. Rompu dès sa petite enfance à la lecture quotidienne de la Bible, le jeune homme poursuit ses études rabbiniques avec un esprit objectif et une interrogation métaphysique constante. C'est ainsi que le Nouveau Testament lui paraît une suite parfaitement logique de l'Ancien. À Rome, l'occupation nazie l'oblige à se cacher et à solliciter l'aide du Vatican pour sa communauté. À la libération de la Ville Eternelle, en 1944, le jour de Yom Kippour, il est dit que le Christ lui apparut dans la synagogue des bords du Tibre pour lui demander de Le suivre. Âgé alors de 65 ans, Zolli donne sa démission, demande le baptême et devient catholique. Le pape Pie XII le sauvera de la misère en lui ouvrant les portes de l'Université grégorienne.
Née à Brooklyn, aux États-Unis, issue d 'une famille israélite d'ascendance polonaise et russe, Judith Cabaud réside en France où elle est enseignante. Auteur d'essais et de romans (Mathilde Wesendonck ou le rêve d'Isolde, Actes Sud, 1990 ; En route pour l'infini, musique et foi, L'Homme Nouveau, 2010), elle donne dans cet ouvrage des précisions sur l'affaire des 50 kg d'or exigés par les Allemands pendant l'occupation de Rome.