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Essais et pamphlets

Référence : 91965
2 avis
Date de parution : 14 septembre 2017
Auteur : BLOY (Léon)
EAN 13 : 9782221193303
Nb de pages : 1600
34.00
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Description
Imprécateur et pamphlétaire "par amour", selon sa formule, Léon Bloy est l'écrivain de l'excès, de la démesure, de l'engagement total. Il consacra son oeuvre et sa vie à la défense des pauvres, à la dignité de l'homme, à l'amour de Dieu, à la figure du Christ et à l'esprit des Évangiles.
"Pèlerin de l'Absolu", le catholique Bloy se fait mendiant pour gagner la liberté de tout dire et traquer la bêtise, dont l'illustration parfaite à ses yeux est "le bourgeois, cet homme qui ne fait aucun usage de la faculté de penser". Il s'en prend, au nom de cet Absolu, aux politiques, aux écrivains, aux journalistes, aux athées, ainsi qu'aux chrétiens eux-mêmes, qu'il met en cause avec une violence magistrale.
L'auteur des Méditations d'un solitaire en 1916 et des Propos d'un entrepreneur de démolitions a bâti une oeuvre immense, ou se déploient une impressionnante philosophie de l'histoire et une réflexion sur la fin des temps. Mais il était difficile jusque là de se faire une idée complète d'un écrivain si singulier. En réunissant la quasi-totalité de ses essais et de ses pamphlets, des plus célèbres, comme l'Exégèse des lieux communs et Belluaires et Porchers, aux plus rares, Celle qui pleure, Le Révélateur du Globe et l'inachevé Dans les ténèbres, en passant par Le Salut par les Juifs, ce livre constitue le plus considérable volume d'écrits de Léon Bloy jamais publié. Un siècle après sa mort, l'oeuvre de celui qui ne voyait pas qu'il fût possible d'écrire autrement qu' "au seuil de l'Apocalypse" est ainsi de nouveau disponible et enfin présentée dans sa véritable cohérence.
TitreEssais et pamphlets
Auteur BLOY (Léon)
ÉditeurBOUQUINS (EDITIONS)
Date de parution14 septembre 2017
Nb de pages1600
EAN 139782221193303
PrésentationBroché
Épaisseur (en mm)40
Largeur (en mm)131
Hauteur (en mm)197
Poids (en Kg)0.84
Critique du libraire
Le numéro 164 - octobre 1990 de notre revue "Lecture et Ttradition" est titré sur Léon Bloy. Vous pourrez y lire Jean-Paul Roudeau très littéraire et Christian Lagrave plus doctrinal. Le premier défend la mémoire de Léon Bloy, le second est beaucoup plus critique et proche du livre de Barbeau : "Un prophète luciférien". Ces deux rédacteurs étaient de l'équipe du mensuel "Poitiers Université" qui a été à l'origine du centre contrerévolutionnaire de Chiré. Tous les numéros de Lecture et Tradition sont présentés sur ce site et très souvent encore disponibles.
Les avis clients
Cohérent dans la démesure !
5/5 Réseau Regain .
.----. Bloy est un écrivain rare, original, formé à l’école exigeante de Barbey d’Aurevilly ; il a avalé la Bible en son entier ; il a avalé aussi le Littré. Sa phrase est un feu d’artifice. Il jongle en virtuose avec les catachrèses et les anacoluthes, les métonymies et les apocopes. Il exagère et s’en justifie fort bien: «Dans l’Absolu, il ne peut y avoir d’exagération et, dans l’Art qui est la recherche de l’Absolu, il n’y en a pas davantage. […] L’hyperbole est un microscope pour le discernement des insectes et un télescope pour rapprocher les astres. » Pour aggraver son cas, il use et abuse de la scatologie et de l’eschatologie. Mais la fureur de Bloy est «la fureur du Juste». Dans ses essais et ses pamphlets, il veut uniquement témoigner du sens de l’Absolu et en donner le goût. Le drame de cet homme, c’est que ses contemporains, en particulier celui qu’il appelle le Bourgeois, sont davantage des «touristes du relatif » que des «pèlerins de l’Absolu». Depuis sa conversion, survenue entre 1867 et 1869, une soif inextinguible de Dieu donne à Bloy allure d’insensé alors que justement, à la différence d’un insensé, il sait où il va. Mais comment ne pas hurler quand on vit dans les ténèbres et qu’on a entraperçu la lumière? Comment ne pas hurler, pour soi de joie et d’espérance ? Comment ne pas hurler pour prévenir les autres ? « Si je pouvais écrire des cris, j’exprimerais peut-être une partie de ce que j’éprouve en ce moment », confie-t-il à Ernest Hello. Son oeuvre, c’est une suite de cris, de plus en plus suppliants. Léon Bloy n’est pas un anticonformiste qui s’affiche comme tel, à la manière ostentatoire des écrivains qui commencent avec cette étiquette et qui se retrouvent à l’Académie française ou au Panthéon. Quand il règle son compte au P. Henri Didon, flamboyant dominicain, en le traitant de « Savonarole de Nuremberg », quand il s’en prend à Paul Bourget, qualifié d’« Eunuque » puisqu’il lui manque quelque chose, quand il immortalise Zola en « crétin des Pyrénées », Léon Bloy ne cède pas à l’amertume du raté face à ceux qui ont réussi dans la vie. Il témoigne de la nécessité d’un verbe humain à la hauteur de la mission qui lui a été dévolue. Or cette mission est sacrée: elle consiste à garder l’Arbre de vie du livre de la Genèse pour que tous les hommes, et surtout les plus pauvres, puissent en cueillir les fruits. Léon Bloy n’est pas un phénomène de foire, une espèce d’excentrique insupportable dans la galerie des écrivains sérieux, ceux qu’on se doit d’étudier au lycée. C’est un catholique résolument campé au coeur de l’Église mais très dérangeant pour ses coreligionnaires parce qu’il fait le ménage dans leurs rangs avec beaucoup d’efficacité. Par un travail acharné, il se donne les moyens de penser son époque afin d’y vivre en cohérence avec l’Évangile. Et dans nombre de ses choix, il ne se trompe pas. Pauvre lui-même jusqu’à la misère, il épouse la cause du Pauvre contre le Bourgeois. Il comprend que le Sang du Pauvre, c’est-à-dire, pour lui, le Sang du Christ, coule à flots quand un propriétaire chasse son locataire insolvable ou que les colonies asiatiques de la France constituent un lieu d’exploitation inavouable… En épousant la Douleur, Léon Bloy a consenti à cette mort à soi évangélique qui permet d’accéder au Pays où l’on peut enfin respirer. C’est là qu’il entraîne encore ses lecteurs, cent ans après sa mort. La fréquentation de Léon Bloy n’est donc pas dangereuse pour la santé mentale des lecteurs et, si l’on accepte sa prétention à parler en « pèlerin de l’Absolu », il est possible de s’intéresser à lui de manière très raisonnable sans verser dans l’illuminisme ! Léon Bloy est cohérent dans la démesure assumée de son propos. Léon Bloy est finalement beaucoup plus fréquentable que sa légende noire ne le prétend. [ Notes de lecture de Georges Leroy, décembre 2017 ]
« Celui qui ne prie pas le Seigneur prie le diable. »
4/5 Réseau Regain .
.----. Après avoir enfilé une soutane blanche et béni la foule rassemblée place Saint-Pierre, l’un des premiers travaux du pape nouvellement élu consiste à préparer l’homélie de la messe qu’il célébrera le lendemain matin, en présence des cardinaux, dans la chapelle Sixtine. Le jeudi 14 mars 2013, le pape François a surpris le monde entier en citant, comme s’il s’agissait d’un antique Père de l’Église, l’écrivain Léon Bloy : « Celui qui ne prie pas le Seigneur prie le diable. » Et le Pape a commenté en introduisant un thème majeur de son pontificat : «Quand on ne confesse pas Jésus- Christ, on confesse la mondanité du diable, la mondanité du démon. » La citation est tirée du Révélateur du globe, premier ouvrage publié de Léon Bloy, en 1884. Cette citation de Léon Bloy et l’écho immense qu’elle a reçu disent l’importance de l’homme et de l’écrivain, bien au-delà des milieux catholiques. Entre mille autres auteurs, Nicolas Berdiaev et Jacques Maritain, Jorge Luis Borges et Georges Bernanos, Franz Kafka et Emmanuel Lévinas, Philippe Muray et Michel Houellebecq ont été des lecteurs assidus et attentifs de l’oeuvre bloyenne… « Je fais des livres qui vivront mais qui ne me font pas vivre », prophétisait Léon Bloy en 1899. Son oeuvre ne peut laisser indifférent.??La violence littéraire de Léon Bloy a conduit à lui appliquer un vocabulaire pour forcené irrécupérable ou même pour animal sauvage. On l’a ainsi qualifié d’« aboyeur », de «démolisseur en chef de notre modernité », de « vociférateur », d’« enragé », de « furieux », d’« intransigeant»… Il est vrai que lui-même s’était fait imprimer des cartes de visite professionnelles au moyen desquelles il se présentait comme «entrepreneur de démolitions». ( suite ... ).