Essai sur les délais de la justice divine suivi du Traité de Plutarque

"On méconnaît la Providence divine ou on la chicane", écrit le comte de Maistre. Plutarque est, avec Sénèque, le premier stoïcien qui usa du mot Providence là où les philosophes du Portique, de Zénon de Citium à Epictète, évoquaient le terrible "Fatum" ou la "Manù" - la fatalité, la Main indifférente et inflexible des dieux païens. Homme savant entre tous, Plutarque (46-120) "a certainement connu la prédication de Saint Paul, soit à Rome soit à Alexandrie : Théodoret a mis Plutarque au nombre des philosophes hellénistiques qui ont entendu l'Évangile et qui en ont transporté plusieurs choses dans leurs livres... l'affirmative contraire est impossible (pp.9, sq.)."
Il le dit même si joliment que je ne résiste pas au plaisir de le citer là-dessus : "Avec la permission des très-habiles (contradicteurs de cette thèse), il me semble qu'il y a beaucoup de hardiesse à s'exprimer sur ce point d'une manière si tranchante ; en effet il ne peut y avoir qu'un moyen de prouver que l'affirmative contraire est impossible. Or non-seulement il est impossible de démontrer impossible la proposition affirmative que Plutarque a eu une certaine connaissance des vérités du christianisme ; mais toutes les probabilités se réunissent en faveur de cette supposition (pp. 7 & 8)." On ne saurait mieux dire. J. De Maistre tient des propos identiques dans ses Soirées de Saint-Pétersbourg (Entretien Neuvième, sq.)
Nous ne dirons jamais trop de bien du comte de Maistre : profond métaphysicien toujours soucieux d'éclairer les principes à la lumière de la théologie chrétienne ; il fut une référence constante pour SS Pie IX, Mgr Pie, Mgr Gaume, Mgr Delassus, Claudio-Janet et pour tous les meilleurs penseurs contre-révolutionnaires. Il faut conseiller à tous les amis de Dieu l'étude de l'œuvre du comte ; d'ailleurs la haine, autant que les calomnies des esclaves de Satan contre lui sont une preuve magistrale qu'ils craignent le bien qu'il peut faire à tous (NDE).
Nous avons fait suivre l'Essai du Comte de la belle traduction de Amyot.