L'auteur a toujours été hanté par le problème de l'être, de l'existence, et de l'esprit, affirmé par une immatérialité dont Descartes s'est efforcé de rapporter la preuve dans ses ouvrages.
La pierre, fût-elle du Parthénon, n'existe pas par elle-même bien que traversant les siècles, c'est l'homme qui la révèle à l'existence mais connaît la mort ; cette existence psychique sera reprise par les générations qui lui succèderont. La matière ne peut donc exister sans l'immatérialité qu'est la pensée des hommes, produit du fonctionnement d'une structure de la matière qui est celle de notre corps.
Heidegger ne disait-il pas "la pierre est sans monde, l'animal est pauvre en monde, l'homme est configurateur du monde."
L'existence du monde, à notre niveau, est donc fonction de l'immatérialité de notre pensée. De cette immatérialité à l'immatérialité pure qu'elle pourrait peut-être un jour permettre de découvrir par une sorte d'extrapolation, existe dans doute une filiation. L'auteur établit la continuité entre monde matériel et esprit, sans lequel il n'y aurait plus rien, tout se trouvant confondu.
Bernard Loitron est un homme de l'Est, originaire des Ardennes. Il devait être notaire comme son père, mais il était passionné de philosophie et a estimé indispensable pour approfondir la pensée des philosophes allemands, d'en maîtriser la langue. Après une licence de lettres, il a préparé l'agrégation d'allemand mais pour respecter la tradition familiale, il dut faire son droit et devint avocat en terminant ses études en doctorat. Mobilisé en janvier 1945, il poursuivit ses obligations militaires dans les Réserves en en franchissant les grades jusqu'à celui de commissaire colonel de l'Armée de Terre. Mais la philosophie n'avait pas perdu ses droits d'où après un "Essai de philosophie concrète", une "Immatérielle existence", "L'Etre et existence" et aujourd'hui "En souvenir de Descartes". Officier de la Légion d'Honneur et de l'Ordre National du Mérite, il est aussi Officier des Palmes Académiques.