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En passant par l´Algérie. Dernières nouvelles du bled

Référence : 70329
3 avis
Date de parution : 11 janvier 2012
Collection : XENOPHON
EAN 13 : 9782357910379
Nb de pages : 152
18.00
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Description
En passant par l'Algérie (puisque la France, comme les cigognes, n'aura fait qu'y passer...), Norbert Multeau nous donne quelques nouvelles, les dernières, d'un bled deux fois perdus. De courts récits en forme de cartes postales anciennes. On y voit les traces de ce qui fut une façon d'être français.
Nous avions fait la connaissance de ses deux héros, Paul et Kader, dans un précédent roman au titre éponyme qui, d'un seul coup d'un seul, hissait Norbert Multeau à la hauteur des grands raconteurs d'histoires de nos petites patries charnelles. Et même au-delà car ses deux lascars, deux louettes comme on disait là-bas, sont les cousins naturels de Tom Sawyer et Huckleberry Finn. Dans un contexte méditerranéen, un peu macho, un peu rouleur de mécanique, mais baigné de lumière et d'une infinie tendresse.
Les aventures de ces deux garçons, copains comme cochons (même si Kader pourrait trouver le rapprochement osé), nous en disent finalement beaucoup plus sur les réalités de notre province disparue que de pesants et érudits ouvrages. On rit, on pleure, on s'aime. Et tout ça faisait d'excellents Français !  

Norbert Multeau, né en Algérie, est journaliste. Il a été chef du service culture et critique de cinéma à Valeurs Actuelles et Spectacle du Monde. Il a publié des chroniques de cinéma, Les Caméras du diable (Dualpha) et un roman, Paul et Kader (Télémaque).
TitreEn passant par l´Algérie. Dernières nouvelles du bled
Auteur MULTEAU (Norbert)
ÉditeurATELIER FOL'FER (EDITIONS)
Date de parution11 janvier 2012
Nb de pages152
CollectionXENOPHON
EAN 139782357910379
PrésentationBroché
Épaisseur (en mm)12
Largeur (en mm)140
Hauteur (en mm)200
Poids (en Kg)0.19
Les avis clients
L'Algérie du Sud ...
5/5 L’Action Française 2000
.----. Paul et Kader de retour Norbert Multeau nous replonge en Algérie. En 2009, notre ami Norbert Multeau avait publié un roman-souvenirs, Paul et Kader. Avec " En passant par l’Algérie, dernières nouvelles du bled ", il nous fait aujourd’hui, comme il le dit lui-même dans l’avant-propos, Le cadeau d’un « bonus », composé de saynètes qui « auraient pu être incorporées au roman », mais auraient diverti de l’intrigue centrale. Elles constituent autant de photographies de ce bled où Multeau est né et a passé sa jeunesse – des photos, du reste, accompagnent les textes. Car nous y retrouvons l’Algérie de l’auteur, qui n’est pas celle d’Alger mais du Sud, où la condition des petits Blancs n’était guère plus aisée que celle des Arabes. Nous retrouvons aussi tes deux amis Paul et Kader – « L’ami arabe » est le titre du premier chapitre – au centre des mêmes péripéties tragi-comiques, sur fond d’un terrorisme qui fait son apparition dans le récit comme il le faisait au village ou à Boghari, la ville voisine : à l’improviste. C’est pourquoi nous nous rappellerons longtemps la figure du jeune Moha-Taïeb. La sensibilité de l’écriture y est évidemment pour beaucoup : c’est que Norbert Multeau dépeint une réalité intimement vécue – l’auteur parle l’arabe –, une réalité aimée aussi. Sans ligne directrice apparente, le récit nous conduit insensiblement à l’abandon du village où ne finira par rester que la postière, qui refuse de quitter l’Algérie : – « Je n’ai personne en France. Et ici ? – Ici, j’ai mes morts. » Les morts font aussi la patrie. Est-il toutefois certain que l’auteur soit réellement parti ? Inconsolé, il va voir souvent s’il y est toujours. « Eh bien, nous confie-t-il, j’y suis. » [ Signé : Axel Tisserand dans " L’Action Française 2000 ", n° 2836, du 15 mars au 4 avril 2012 ]
L’Algérie française blédarde et picaresque
5/5 Présent .
.----. Avec la commémoration du cinquantième anniversaire (1962-2012) de notre exode d’Algérie française, on va avoir droit – et ça a déjà commencé – à une palanquée d’ouvrages. Certains pleins de bonnes intentions mais, une fois de plus, une fois de trop, très « popopo, dis » et « soleil de mon pays perdu ». D’autres plus techniques, expliquant, pour la énième fois le pourquoi du comment. Et plein d’autres – et ceux-là auront droit aux médias, bien sûr – crachant sur notre communauté une fois de plus, une fois de trop, caricaturée, martyrisée, insultée. C’est la raison pour laquelle je vous encourage chaudement, si vous ne deviez retenir qu’un seul livre pour l’heure, à vous procurer toutes affaires cessantes l’ouvrage de Norbert Multeau, En passant par l’Algérie, sous-titré : « Dernières nouvelles du bled ». Parce que ce n’est pas l’Algérie française des grandes villes qui nous est racontée là, mais une Algérie française blédarde et picaresque. On y retrouve les deux loustics qui avaient fait le succès de Paul et Kader (Télémaque, 2009) dont j’avais dit, à l’époque, que c’était le Clochermerle ou La Guerre des boutons qui manquaient à notre province, aujourd’hui évanouie, trop souvent réduite à des récits guerriers ou à un exotisme de cartes postales. D’un seul coup d’un seul, avec la verve d’un Daudet, d’un Pagnol, d’un Bosco, d’un Giono (une pointe de harissa en plus : nous avions très jeunes le sang chaud et les curiosités précoces là-bas…), Norbert se hissait à la hauteur des grands raconteurs de nos petites patries charnelles. Essai confirmé avec " En passant par L’Algérie " où l’on retrouve Paul et Kader, ces deux louettes comme on disait, cousins méditerranéens de Tom Sawyer et Huckleberry Finn. Loin des villes policées, comme je l’ai dit et, comme le précise Norbert Multeau, dans un bled « rude et pauvre ». Avec cette précision : « C’est la même “salade algérienne” où l’on pleure d’un œil et où l’on rit de l’autre. » (1). Un petit village poussiéreux. Avec des personnages truculents et qui partagent – Européens ou « indigènes » – les mêmes joies (souvent rares) et les mêmes malheurs (et plus souvent qu’à leur tour). On n’est pas riche dans le bled, sinon de franches rigolades, de coups de zouzguef et d’empoignades homériques. Et on partage le peu qu’on a. Même les poux : « Comme tous les enfants du village en avaient, il était difficile de dire qui les passait à qui. C’était une calamité naturelle comme les sauterelles, les mouches, le soleil… » Paul Cassagne et Kader Maamar n’ont pas dix-huit ans et ils sont amis à la vie à la mort. Et si on sent, à deux à trois détails, le poids des « événements » qui pèse aux alentours, ce n’est pas le sujet du livre qui est, répétons-le, loin des clichés éculés sur l’Algérie coloniale. De la tendresse ? Il y en a à revendre. Dans la grande maison mauresque (et close…) de Carmen. Chez Maria et Leila. Dans le cœur de Vivette. Chez ces pieds-noirs qui ne veulent pas partir : « – Je n’ai personne en France – Et ici ? – Ici, j’ai mes morts. » Comme on le dit dans L’Inconsolé : « Je vais souvent là-bas voir si j’y suis. Et vous savez quoi ? Eh bien, j’y suis. » (1) D’une personne bisouche (c’est-à-dire qui louchait) nous disions : « Il a un œil qui surveille à les merguez et l’autre à le chat. » [ Signé : Alain Sanders dans " Présent ", n° 7516 du 12 janvier 2012 ]
Ils nous ont quittés.
5/5 Lectures Françaises .
.----. Norbert Multeau, au mois de juillet 2019, âgé de 82 ans. Il était né en Algérie et se forgea une solide réputation de critique cinématographique parmi les plus compétents et surtout les plus indépendants, « ferraillant contre les tendances délétères d'un certain cinéma porté au pinacle par Cannes, les oscars et les critiques établis, sans se soucier de heurter la doxa et s'en prenant à quelques vaches sacrées » (Gabriel Garnier, Présent, n° 9408, du 19-7-2019). Il exerça ses talents et se fit apprécier par les lecteurs d'Aspects de la France, d'abord, puis du Spectacle du monde et de Valeurs Actuelles. 35 de ses chroniques les plus marquantes écrites entre 1985 et 1998 ont été réunies dans un ouvrage, Les Caméras du diable, paru en 2001 (Ed. Dualpha). Il était également doté d'une excellente plume d'écrivain et d'essayiste laissant pour la postérité des ouvrages d'un grand intérêt, évoquant sa terre natale : En passant par l'Algérie. Dernières nouvelles du bled (Éditions Atelier Fol'Fer, 2012), Paul et Kader (Éditions Télémaque, 2009), L'Islam chez lui chez nous, avec une préface de Jean-Pierre Péroncel-Hugoz (Éditions L'AEncre, 2012). Ses obsèques ont été célébrées le 8 juillet en l'église de Parlan (Cantal). Nous transmettons nos condoléances à son épouse (fille du colonel Gardes, un des plus intransigeants défenseurs de l'Algérie française) et ses enfants. [ Lectures Françaises, n° 750, octobre 2019 ]