La Franc-Maçonnerie revient souvent au premier plan de l'actualité, si bien que plus personne ne peut ignorer quelle influence elle exerce sur la vie politique, locale et nationale. On n'a pas oublié les activités de la "Loge P. 2", en Italie, et, en France, on se rappellera les affaires autour du tribunal de Nice. L'opinion publique a ainsi été amenée à s'interroger sur l'identité de la Franc-Maçonnerie, sur sa problématique fonction de société de pensée.
Mais ce ne sont évidemment pas ces aspects que privilégie Julius Evola. Parus entre 1937 et 1942, ses huit articles ne relèvent pas plus de l'apologie que du dénigrement systématique. Abordant des questions comme le symbolisme maçonnique, l'illuminisme, la préparation intellectuelle de la Révolution française, l'arrière-plan de la guerre d'Espagne ou les rapports supposés de Descartes avec les Rose + Croix, ils se veulent à la fois une enquête historique et une contribution à l'étude d'un domaine initiatique.
Ces articles d'Evola sont précédés d'une introduction de Renato Del Ponte, dans laquelle, notamment, il s'interroge sur la validité de la distinction guénonienne entre "initiation virtuelle" et "initiation effective". De nombreuses notes historiques et documentaires, dues à Renato Del Ponte et au traducteur, complètent les articles. En fin de volume, figurent une biographie critique raisonnée, établie par Renato Del Ponte, et une étude du traducteur sur un "contre-révolutionnaire intégral", Léon de Poncins, auquel Evola lui-même se référait fréquemment.
Voilà un recueil qui ne manquera pas d'intéresser le lecteur, spécialiste ou non de ces questions, désireux de réfléchir sur le rôle et le destin de la Franc-Maçonnerie.