Richesse de la spiritualité médiévale
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.----. La prestigieuse bibliothèque de La Pléiade publie une anthologie d'écrits spirituels du Moyen Age, qui témoigne de la richesse de la spiritualité médiévale de langue latine entre le XIe et le XVe siècle.
Cédric Giraud, archiviste paléographe, agrégé et docteur en histoire, est professeur d'histoire médiévale à l'Université de Lorraine. Le recueil qu'il publie regroupe les principales œuvres que sept auteurs médiévaux recommandaient aux religieux et aux laïcs de leur temps. Il offre ainsi un spectaculaire échantillon de ce que la chrétienté a produit de meilleur.
L'ouvrage s'organise en quatre sections qui suivent la chronologie. La première section commence avec saint Anselme de Cantorbéry, qui fut le premier à proposer des textes de méditation à usage personnel. La seconde section est consacrée aux princes de la spiritualité du XIIe siècle : Hugues et Richard de Saint-Victor, Guillaume de Saint-Thierry, saint Bernard de Clairvaux, Guigues II le Chartreux. La troisième section regroupe les auteurs qui ont permis une large diffusion de la spiritualité auprès de l'ensemble des fidèles à partir du XIIIe siècle : saint Bonaventure, saint Thomas d'Aquin, le bienheureux Henri Suso et Jean Gerson. La quatrième et dernière section illustre la Devotio moderna à travers trois auteurs : les bienheureux Thomas a Kempis et Denys le Chartreux, et Jean Mombaer.
Traduits du latin, les textes sont savamment présentés et annotés. Une introduction permet de saisir l'ampleur du projet : faire connaître ou redécouvrir tout un pan de la culture occidentale, et pallier cette curieuse amnésie contemporaine qui ignore ces chefs-d'œuvre de la spiritualité médiévale pour aller chercher une spiritualité de substitution du côté de l'Orient orthodoxe ou des rivages du Gange.
Lectio divina : lecture, méditation, prière, contemplation
Sans doute, les exercices spirituels existaient avant le Moyen Age. Cédric Giraud remonte aux origines du christianisme, à saint Paul, aux écoles d'Alexandrie et de Cappadoce, puis à l'apport majeur que représente l'œuvre de Jean Cassien. Il n'ignore pas non plus la tradition monastique, les figures de Bède le Vénérable ou d'Alcuin, la Renaissance carolingienne. Il n'empêche, c'est à saint Anselme, alors abbé du Bec, que revient l'invention d'une nouvelle forme de prière et de méditation. C'est ensuite à l'ombre des monastères, spécialement des chartreux et cisterciens, puis des franciscains et des dominicains, que la mystique se développa et se diffusa à travers toute la chrétienté.
Elle quitta les cloîtres pour pénétrer toutes les couches de la société grâce à la « révolution de l'écrit », qui voit la production de manuscrits et de chartes exploser à partir du XIIe siècle. Loin des clichés véhiculés encore aujourd'hui sur le Moyen Age, le public se révèle de plus en plus alphabétisé, aussi bien les clercs que les laïcs. Tous apprennent à lire dans le psautier. L'invention de l'imprimerie au XVe siècle ne fera qu'accélérer le phénomène. « Le développement de la spiritualité médiévale, inséparable de l'essor d'une civilisation du livre, fit du texte le moyen privilégié pour comprendre le monde extérieur et se déchiffrer soi-même », résume le médiéviste.
<p align="right">FSSPX.NEWS le 7 janvier 2020 <a href= https://fsspx.news/fr/ target=_blank>https://fsspx.news/fr/</a>