Pas de polémique facile
5/5 Chrétiens dans la Cité, n° 335, novembre 2016
Essayiste et historien catholique, chroniqueur au Figaro Magazine, Jean Sévillia a entrepris de proposer une autre vision de l'histoire que celle qui est encore dominante (pour simplifier, disons de gauche), quoiqu'ébréchée.
Les éditions Perrin lui ont proposé de rassembler en un seul gros volume, agréablement mis en page et actualisés, trois de ses principaux ouvrages :
Le Terrorisme intellectuel (2000),
Historiquement correct (2003) et
Moralement correct (2007).
Ces livres ont été des succès de librairie d'autant plus remarquables qu'ils ont été largement passés sous silence dans les grands médias, ce qui confirme d'ailleurs l'épaisseur de la chape de plomb qu'il pourfend. Le travail de Jean Sévillia a une dimension apologétique lorsqu'il traite de thèmes chers à la propagande antichrétienne : les croisades, les cathares et l'Inquisition, les guerres de religion, les Lumières, la Révolution...
Il aborde aussi des questions plus contemporaines : la décolonisation, le " totalitarisme sexuel ", le relativisme culturel, la désintégration sociale...
À la différence certains auteurs qualifiés de " néoréacs ", il ne tombe pas dans la polémique facile mais développe sereinement son argumentation, ce qui le rend encore plus convaincant.
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La bataille de l'Histoire
5/5 Minute, n°2791, 12-10-2016
Lorsque je parle de bataille de l'Histoire, il s'agit de l'histoire avec un grand H, c'est-à-dire de la représentation que l'on se fait des événements historiques. Jean Sévillia, rédacteur en chef au « Figaro Magazine », a mené ces combats depuis vingt ans contre ce qu'il nomme l'historiquement correct ».
Les éditions Perrin rééditent en un volume plusieurs de ses ouvrages.
Cela fait cinquante ans que ça dure. À Paris, quelques dizaines d'hommes donnent le ton. Ils discourent à l'antenne. Ils publient des articles. Ils écrivent des livres. Ils enseignent en chaire. Ils interviennent dans les colloques. Ils signent des pétitions. Ils déjeunent ensemble. Ce n'est pas comme dans la chanson de Brel : chez ces gens-là, monsieur, on pense. On pense pour les autres. »
Voilà de quel contexte part la tentative de Jean Sévillia : l'opinion publique est aujourd'hui une opinion confisquée par le pouvoir médiatique, c'est-à-dire par quelques personnes, toujours proches bien sûr du pouvoir de l'argent. Non seulement ces gens ne nous offrent du présent que ce qu'ils veulent bien nous en dire, mais ils confisquent l'histoire.
Le présent ? Lieu des passions contradictoires, il est souvent bien difficile de se faire une opinion raisonnable sur le présent. Des journaux comme « Minute », parce qu'ils ne trichent jamais et ne brossent personne dans le sens du poil, mènent efficacement ce combat du présent. Ce n'est pas le domaine dans lequel Jean Sévillia exerce sa sagacité.
Le rédacteur en chef des pages culture du « Figaro Magazine » a entrepris de maîtriser l'information que l'on nous donne sur le passé. Il ne cherche pas à développer des idées personnelles, mais fait un recours constant aux études scientifiques que personne ne lit hors d'un petit cercle. Il met à la disposition du public les résultats de l'érudition la plus contemporaine. Rien à voir avec ce que l'on entend couramment sur tel ou tel fait historique, qui, quand on en parle, se trouve pris trop souvent dans la légende dorée ou dans la légende noire. Le temps que le prof d'histoire du CES de Montluçon se saisisse des résultats de l'histoire scientifique, il se passera bien trente ans.
Le travail extraordinairement efficace, clair et j'allais dire sans réplique auquel se livre Jean Sévillia, c'est celui qui consiste à faire divorcer une bonne fois l'histoire et la légende l'une de l'autre. Il ne s'agit pas de substituer un parti pris à un autre mais de mettre en avant le travail des savants. Pourquoi est-il seul ou presque seul à accomplir ce travail de passeur ? Nous souffrons d'un véritable terrorisme intellectuel, affirme-t-il. En histoire, il y a l'extraordinaires spécialistes. Je pense, par exemple, à la toute récente biographie de Marie-Antoinette par Emmanuel de Waresquiel, dont je vous proposais une présentation la semaine dernière. On continuera à diaboliser la reine, à en faire une espionne au service de l'Autriche.
Le travail de Jean Sévillia — journaliste — est de rapprocher le public (un public toujours plus large) de ce genre d'études scientifiques de l'histoire. Scientifique et donc, en elles-mêmes, sans réplique. Il s'en prend aux deux grands filtres qui empêchent le contact entre ce public et les études les plus savantes, les deux grands agents du terrorisme intellectuel : l'Education nationale d'une part (où 70 % des profs votent à gauche) et les journalistes d'autre part (où la proportion de vote à gauche va jusqu'à 80 %). Ses livres vous permettent de jouer à saute-mouton avec l'autocensure dont s'entoure le système, sur toutes les grandes questions historiques.
Mais pourquoi l'histoire ? Quel intérêt de se passionner pour des choses mortes ? Pour certains d'entre nous, l'histoire appartient tout entière au passé. Il faut laisser les morts enterrer leurs morts et se préoccuper de notre bel aujourd'hui. Dans la nouvelle préface générale qu'il vient de donner à ses Écrits de combat, eux-mêmes revus et actualisés, Jean Sévillia insiste sur le rôle de l'histoire, qui est central dans la manière dont se détermine notre identité.
Il cite un superbe texte de la philosophe Simone Weil : «L'avenir ne nous apporte rien, ne nous donne rien ; c'est nous qui, pour le construire, devons tout lui donner, lui donner notre vie elle-même. Mais pour donner, il faut posséder, et nous ne possédons d'autre vie, d'autre sève que les trésors hérités du passé et digérés, assimilés, recréés par nous. De tous les besoins de l'âme humaine, il n'y en a pas de plus vital que le passé. »
C'est le grand message de Jean Sévillia : si nous voulons peser dans l'insoutenable légèreté de l'être moderne, il nous faut être consistants, c'est-à-dire savoir de quoi nous sommes faits. Le passé n'est pas une matière morte devenue inutile ; c'est ce qui nous constitue et voilà pourquoi nous avons besoin d'histoire et nous avons besoin de vérité en histoire.
Pour satisfaire ce besoin d'histoire, rien de tel que de se procurer ces Écrits historiques de combat de Jean Sévillia.
Vous pourrez les utiliser comme une vraie fontaine de jouvence.
<p align="right">Joël Prieur <a href= http://www.minute-hebdo.fr/ target=_blank>www.minute-hebdo.fr</a>
Antidote ...
5/5 medias-presse.info
.----. Jean Sévillia, essayiste et historien, chroniqueur au Figaro Magazine et membre du conseil scientifique du Figaro Histoire, est l'auteur de plusieurs essais historiques à succès.
Les éditions Perrin ont choisi de réunir en un seul gros volume trois textes déjà célèbres : Historiquement correct paru en 2003, Moralement correct paru en 2007 et Le Terrorisme intellectuel dont la première édition date de 2000. Pourquoi cette nouvelle édition ?
L'auteur de cet ouvrage fait depuis longtemps le constat du tropisme à gauche du milieu intellectuel où la norme est d'être progressiste, si ce n'est révolutionnaire, et en tout cas partisan d'un monde multiculturel et multiethnique. Ce qui signifie que journalistes, enseignants et universitaires ont une tendance manifeste à déformer la réalité d'aujourd'hui mais aussi à réécrire le passé.
On distingue des strates idéologiques successives. Procès contre l'Europe chrétienne venant des Encyclopédistes (Inquisition, affaire Galilée). Légende noire de la nuit pré-révolutionnaire (obscurantisme médiéval, absolutisme de l'Ancien régime) et légende dorée de la Révolution française, legs de l'école républicaine des XIXe et XXe siècles. Refus de l'histoire événementielle et lecture socio-économique du passé, héritage de l'école marxiste. Histoire écrite au nom des droits de l'individu, quelle que soit sa nation, sa religion ou sa civilisation, fruit du multiculturalisme ambiant. Vision culpabilisante de l'histoire occidentale (croisades, esclavage, colonisation), résultat de la haine de soi et du "sanglot de l'homme blanc ".
Qu'il s'agisse du passé ou du présent, c'est donc toujours le même processus qui est à l'œuvre. L'idéologie en place modifie les paradigmes politiques, sociaux, culturels, anthropologiques, religieux et historiques. Et les opposants doivent être réduits au silence. Pour cela, on leur colle une étiquette destinée à leur ôter tout droit à la parole : raciste, fasciste, homophobe, etc.
Ce livre est un antidote, écrit dans un esprit de transmission de notre héritage culturel et religieux. [ Publié par " médias-presse-info " le 24 octobre 2016 ]
Pour que revive les Francs !
5/5 Permanences, 548-549, octobre-novembre 2016
Ainsi, se référer à une métaphore républicaine des plus traditionnelles, ce ne serait pas républicain. Du moins à en croire l'historien Jean Garrigues, réagissant dans Marianne à la polémique sur «nos ancêtres les Gaulois».
Nos aînés de la Ille République avaient valorisé cette métaphore gauloise pour signifier la continuité du récit national, certainement pas pour y attacher une valeur ethnique. Ils n'ignoraient pas que nos ancêtres furent également celtes, vikings, vandales, ou encore burgondes, sans oublier la délicieuse paternité des Wisigoths, Ostrogoths et autres Goths. Mais il se trouve que ce territoire sur lequel nous avons pris racine et grandi fut jadis appelé la Gaule ; et peuplé de ces tumultueux Gaulois pour lesquels nous avons tant d'affection. C'est un fait.
L'Histoire est certes le lieu des faits ; mais elle est encore celui du mythe, de la légende, du récit épique. C'est dire ce qu'elle porte de symboles, de représentations, d'images et d'imaginaire. L'Histoire ne peut vivre charnellement et amoureusement dans un peuple sans cette poésie lyrique qu'est l'épopée, sans cette tendresse particulière pour des personnages insérés dans notre substance collective.
Parce que l'Histoire est au cœur de nos représentations collectives, elle est également un lieu de combat politique et idéologique.
A cet égard, l'hégémonie culturelle d'une certaine gauche intellectuelle est en perdition. Cette intelligentsia peut aboyer dans son chenil de garde, car ce combat, elle est en train de le perdre.
Elle est en train de le perdre au plan des symboles autant qu'au plan des faits. Elle le perd parce que des combattants sont descendus dans la tranchée.
Parmi eux, Jean Sévillia. Ce n'est pas un hasard s'il a choisi d'intituler Écrits historiques de combat la réédition chez Perrin de son fameux triptyque : Historiquement correct, Moralement correct et Le terrorisme intellectuel.
Non seulement Sévillia rétablit-il des faits, mais encore met-il en perspective l'importance de ce rétablissement dans le combat contre une forme de totalitarisme.
Rétablir les faits, c'est offrir la possibilité de vivre à nouveau passionnément une fierté jusqu'ici criminalisée, c'est restaurer l'aptitude d'un peuple à savourer la poésie d'un récit servi par tant d'images, de figures, de symboles.
Voici qui est capital pour notre temps. Comme l'écrit l'auteur dans sa préface générale, «on n'en finirait pas de dérouler la liste des angoisses, des incertitudes et des questionnements qui taraudent une France qui doute de tout, à commencer par elle-même». Ce que l'histoire des peuples de France et des pays de France met en jeu, c'est la capacité d'une nation et d'un peuple à continuer le fil de son épopée, c'est la capacité morale et culturelle de la France à vivre ; et à vivre en tant que France.
Ce qui est en jeu, ce sont les réserves morales du peuple. Ce peuple qui, précisément, est aujourd'hui au rendez-vous du grand récit épique et des petites histoires tendres dès que cela lui est offert. Que l'on songe au succès populaire du Puy-du-Fou, à l'audience des Lorànt Deutsch, Franck Ferrand ou Stéphane Bern...
Ce ne sont pas des idéologues, ce sont des continuateurs, des conteurs, des poètes de cette histoire populaire que l'Université toise parfois et que le chenil de garde ne parvient plus à endiguer.
La vague est forte, elle charrie avec elle ses combats... Et ses promesses de renouveau. Jean Sévillia, merci !