En septembre 1792, la foule immole quelque 1 400 détenus dans les prisons parisiennes : des politiques, mais aussi des prêtres et des droit commun, des femmes, des enfants et des fous. La Révolution française, hier annonciatrice de liberté, se fait désormais des instruments de ceux qui croient encore la diriger.
En dix essais, Alain Gérard nous livre ici les jalons de la réflexion qui lui a permis de démontrer les mécanismes de la Terreur, avec en contrepoint le cas de la Vendée, où le soulèvement du peuple prouve l'infidélité de la Révolution à ses propres principes. Pour avaliser le grand massacre que l'on sait, se forge le mythe des culs-terreux aveuglément soumis à leurs seigneurs et à leurs curés. Avec au bout du compte un trou béant dans notre mémoire nationale.
Mais le plus étonnant, c'est la façon dont le peuple de Vendée, au sortir de l'épreuve, prend sur lui de refonder le christianisme. À l'issue d'un XIXè siècle jusque-là méconnu, on découvre la force morale de ces réfractaires, leur solidarité agissante et leur inventivité, qui sont à la source de leurs succès d'aujourd'hui.
Alain Gérard est chercheur à l'Université de Paris-IV-Sorbonne et dirige le Centre vendéen de recherches historiques. Il a notamment publié : en 1990, Pourquoi la Vendée ? ; en 1993, La Vendée, 1789-1793 ; et en 1999, "Par principe d'humanité..." La Terreur et la Vendée, qui a été couronné par le Grand prix Chateaubriand d'Histoire, le prix Guizot de l'Académie française et le prix du chanoine Delpeuch de l'Institut de France. Son dernier livre, Les Vendéens des origines à nos jours, est paru en 2001.