Le réac, par ses réflexes, par ses refus, atteste d'une permanence que l'on s'obstine à nier. A cet égard, il pérennise le cerveau reptilien, l'inconscient et la bibliothèque d'une humanité qui s'en croit affranchie. Pour cette seule raison, on devrait lui accorder le même statut d'espèce protégée qu'aux lémuriens. L'homme au naturel, l'"homme nu" peint par Simenon, franco de port, brut de coffrage, pas frelaté, pas élimé, mi-culture mi-nature, c'est lui, sous toutes les latitudes et par-delà toute apparence sociale.
Si désemparé soit-il, il peut se consoler en se disant que, dans vingt ans, ou dans vingt siècles, les historiens rendront justice à son côté inoxydable." Denis Tillinac est un vrai réac au sens métaphysique et esthétique du terme. Apologie de l'harmonie, de la lenteur, du détachement, de l'intériorité, du jardin secret, de l'humour, du regret, de l'altitude, son livre explicite une sensibilité toute en nuances et dépoussière l'attribut de ses sinistres connotations.
Ce manifeste jubilatoire de la réaction offre une alternative aux insoumis, aux désenchantés et aux assoiffés d'idéal de toutes tendances et de tous âges.
Denis Tillinac a publié plus de trente livres - romans, essais, récits, poésie - qui lui ont valu de nombreux prix littéraires, dont le Dictionnaire amoureux de la France et le Dictionnaire amoureux du catholicisme.